Place et église Santa Maria della Scala

Façade

L’église Santa Maria della Scala (Sainte-Marie-de-l’Escalier en français) a été construite à l’initiative du pape Clément VIII entre 1593 et 1610 par Francesco Capriani auquel succéda Girolamo Rainaldi.
Selon la tradition, sur cette place en 1592 une sage-femme nommée Cornelia priait devant une image de la Vierge située sous l’escalier d’une petite maison, quand une fillette muette de naissance se mit à parler. Cet événement eu beaucoup de retentissement, et le pape fut presque obligé d’y élever un sanctuaire pour abriter une image miraculeuse.
L’église fut alors confiée aux Carmélites, et est toujours visitée par des pèlerins à la recherche de guérisons miraculeuses.

Architecture et décorations

La façade de Santa Maria delle Scala présente deux niveaux avec des pilastres aux chapiteaux corinthiens en bas, et des volutes encadrant le haut. La niche au dessus du portail abrite la statue de la Vierge à l’Enfant sculptée par Francesco di Cusart en 1633.

L’église est en forme de croix grecque avec une seule nef unique et trois chapelles par côté. Le sol en marbre date de 1739. Elle conserve de nombreuses œuvres d’art.
Le maître-autel et le précieux ciborium sont de Carlo Rainaldi (1650), en forme de petit temple avec des colonnes d’albâtre sicilien et un dôme en bronze.
Le chœur est fermé par une abside, conservant les toiles du Baptême du Christ et des Noces de Cana à droite, et celles de la Dernière Cène et de l’Ascension du Christ de l’autre côté ; au centre se trouve une peinture du Cavalier d’Arpin du XVIIe, la Regina Coeli avec l’Enfant.

Intérieur

Dans la première chapelle à droite, une Décapitation de saint Jean-Baptiste est l’œuvre du XVIIe siècle du peintre hollandais Gerrit van Honthorst.
La deuxième chapelle est dédiée à Sainte Jacinthe, avec notamment une peinture d’Antiveduto Gramatica qui représente la Vierge, Sainte Jacinthe et Sainte Catherine de Sienne.
La troisième est dédiée à Marie, Joseph et sainte Anne, avec des œuvres de Giovanni Ghezzi et Giovanni Odazzi.
La deuxième chapelle à gauche, projet de Girolamo Rainaldi, est consacrée à l’Assomption. Les murs portent la toile du Mariage et de la Nativité de Marie de Giovanni Conca et une Mort de la Vierge de Carlo Saraceni (1610). Ce dernier tableau remplaça une Mort de la Vierge du Caravage, actuellement au Louvre, qui fut refusé à l’époque par les moines carmélites, l’artiste ayant été soupçonné d’avoir utilisé le portrait d’une prostituée morte noyée dans le Tibre, il fut accusé de manquer de bienséance et même menacé d’hérésie.
La troisième chapelle de gauche conserve un crucifix en bois peint et un groupe de marbre de Saint Jean de la Croix de Pierre Papaléo.
Dans la chapelle Sainte-Thérèse, à droite du transept, un groupe sculpté représentant Sainte Thérèse transpercée par un chérubin est l’œuvre de Michel-Ange Slodtz, alors qu’une Thérèse en extase est de Philippe Valle. Des haut reliefs en stucs représentant les visions de Sainte Thérèse sont de Giuseppe Lironi.
La chapelle gauche du transept, dédiée à sainte Marie de La Scala, abrite sur l’autel l’image considérée comme miraculeuse, à l’origine sur le maître-autel. L’autel de la chapelle présente quatre colonnes corinthiennes massives avec des tiges en marbre rouge de Vérone. Est conservé aussi ici le monument funéraire de Prospero Santacroce, œuvre d’Alessandro Algardi de 1643.

Couvent et pharmacie

A droite de l’église se trouve une annexe au couvent ayant abrité la plus ancienne pharmacie de Rome, demeurée intacte. A l’origine elle servait aux besoins médicaux des frères qui cultivaient les plantes médicinales dans le potager. Elle fut ouverte à tous à la fin du XVIIe siècle et eu une grande notoriété, fournissant princes, cardinaux et même les médecins des papes.

Dans le portique et à l’entrée se trouvent les portraits de fra’ Basilio della Concezione, pharmacien du XVIIIe siècle, qui inventa de nombreux remèdes. L’intérieur conserve vases, balances, alambics ou mortiers originaux, alors que le mobilier, les vitrines, étagères et le comptoir datent du XVIIIe siècle.
Sont notamment conservé ici un herbier rare, ou par exemple un curieux remède inventé par le médecin de Néron, composé de 57 substances différentes dont la chair de vipère mâle, considéré comme un antidote infaillible contre les poisons.

Carte et adresse

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