Santa Maria dell’Orazione e Morte

Intrigante avec sa façade macabre, cette église a été construite par la confrérie de la Compagnia della Morte vers 1575, avec un oratoire attenant. Elle fut reconstruite en 1737 par Ferdinando Fuga car était devenue trop petite.
La confrérie avait pour but de donner une sépulture aux morts anonymes, dont les corps étaient retrouvés aussi bien dans la rue que noyés dans le Tibre.
Un vaste cimetière fut construit, avec une partie souterraine et une autre sur les rives du Tibre, qui fut presque entièrement détruit en 1886 avec la construction des berges.

Description

La jolie façade baroque incorpore des couples de colonnes et des pilastres dans chaque ordre.
Le portail principal de l’église est encadré de crânes ailés, surmonté d’un tympan semi-circulaire dans lequel se trouve le sablier, symbole de la mort.
À l’extérieur des deux petites portes, il y a deux panneaux en marbre avec des squelettes ailés issus de l’ancienne église. Elles sont accompagnées d’inscriptions en latin. Les premières disant « Aumône pour la lampe perpétuelle du cimetière », où la mort tient à la main un message « Aujourd’hui à moi, demain à toi » ( » Hodie mihi, cras tibi « ), et avec l’autre « Aumône pour les pauvres morts qui se prélassent à la campagne MDCXCIV (1694) » où la Mort est assise sur un banc devant un cadavre sur le sol.
Au niveau supérieur, il y a une fenêtre centrale avec balcon avec aussi un crâne ailé.

L’intérieur ovale, dominé par une coupole de même forme, est caractérisé par des successions de formes concaves et convexes.
S’y trouvent de nombreuses décorations qui font référence à la vie après la mort, dont des fresques Giovanni Lanfranco avec les figures d’ermites (Saint Antoine-le-Grand, Saint Paul de Thèbes et Siméon le Stylite) qui étaient auparavant dans l’ermitage du cardinal Farnèse. Elle conserve aussi une copie de du tableau de l’Archange Saint-Michel de Guido Reni, et le magnifique retable du XVIIe siècle qui représente une Crucifixion de Ciro Ferri.
La crypte est ce qui reste du cimetière en grande partie disparu où furent inhumés entre 1552 et 1896 plus de 8000 corps. Elle ressemble aujourd’hui à une maison hantée où les décorations, avec des cranes, et beaucoup de décoration comme des lustres constituées d’os et des squelettes, une pratique peu courante qui se retrouve aussi à Santa Maria della Concezione.

Carte et adresse

Informations