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Basilique Sainte Sabine de Rome

L'intérieur de la basilique Sainte-Sabine à Rome

La nef centrale de Sainte-Sabine

L’église Sainte-Sabine, dédiée à Sainte-Sabine de l’Aventin, est l’une des plus remarquables basiliques paléochrétiennes de Rome encore conservées. Elle fut édifiée au Ve siècle près d’un ancien temple de Junon.
Elle est aujourd’hui le siège de la Curie de l’Ordre des Frères Prêcheurs, les dominicains.

L’édifice connut plusieurs restaurations et fut altéré au XVIe siècle par la fermeture de près de vingt de ses fenêtres.
Les campagnes du début du XXe siècle lui rendirent une partie de son aspect initial. Son intérieur, sobre et harmonieux, présente des proportions équilibrées. Elle conserve quelques restes remarquables comme une porte en bois remontant au Ve siècle.

Histoire de la basilique Sainte-Sabine sur l’Aventin

L’église fut bâtie par le prêtre Pierre d’Illyrie, originaire de Dalmatie,entre 422 et 432 sur l’emplacement traditionnellement associé à la maison de Sabina, matrone romaine devenue plus tard sainte, figure qui semble probablement une christianisation d’une légende locale plutôt qu’un personnage historique attesté. Son culte est documenté à partir du Ve siècle. Des inscriptions découvertes à proximité attestent de l’existence du temple de Junon Regina, dont près de 24 colonnes furent réemployées pour la construction de la basilique.

L'ancienne fresque dans la basilique Sainte-Sabine sur l'Aventin

L’ancienne fresque dans le vestibule

Au IXe siècle, l’église fut intégrée aux fortifications impériales et le clocher actuel date du Xe ou du XIe siècle.

En 1219, le pape Honorius III confia la basilique aux Frères Prêcheurs, qui en firent leur quartier général. Selon la tradition, saint Dominique aurait planté un oranger dans le cloître, rapporté d’Espagne, considéré comme miraculeux. Des descendants de cet arbre existent dans le jardin et le tronc originel est en partie conservé.

En 1287, un conclave s’y tint pour élire le successeur d’Honorius IV. Une épidémie de paludisme décima six cardinaux et força les autres à fuir, à l’exception de Girolamo Masci, qui fut élu pape Nicolas IV le 22 février 1288. Selon certains récits le conclave aurait duré plusieurs mois en raison de l’épidémie.

L’édifice subit ensuite d’importantes transformations lors des restaurations de Domenico Fontana (1587), de Francesco Borromini (1643), ainsi que d’autres interventions ultérieures. La restauration conduite par Antonio Muñoz au début du XXe siècle restitua partiellement la structure primitive.

Architecture et intérieur

Colonnes et chapiteaux de la nef de Sainte-Sabine à Rome

Colonnes et chapiteaux de la nef

La basilique ne possède pas de façade monumentale : l’entrée se situe dans le narthex, intégré à l’un des quatre bras de l’ancien portique, aujourd’hui inclus dans le monastère dominicain. Les parois lisses et les grandes fenêtres de la nef centrale sont caractéristiques des premières basiliques chrétiennes, inspirées des basiliques civiles romaines ; cette technique de percements larges disparut après la chute de l’Empire.
L’ancienne tour clocher médiévale fut remaniée avec des ajouts baroques.

L’intérieur comprend trois nefs séparées par des colonnes antiques d’époque impériale tardive et se termine par une abside semi-circulaire. Des ajouts baroques ne subsistent que deux chapelles latérales carrées à coupole : Saint-Hyacinthe (à droite) et Sainte-Catherine de Sienne (à gauche).

Tombe de Munoz de Zamora, Sainte-Sabine

Pierre tombale de Munoz de Zamora

Le plafond à caissons typique des réalisations du néoclassique tardif, réalisé en 1938, remplaça un décor ancien en mosaïques.
Au centre de la nef se trouve la tombe de Muño de Zamora (1300), décorée de mosaïques.

Dans l’abside, une fresque de Taddeo Zuccari (1560) figure le Christ entouré des apôtres et des saints inhumés dans la basilique.
La décoration originelle du Ve siècle était constituée de vastes mosaïques, dont il ne subsiste que quelques fragments, quelques tesselles retrouvées lors de fouilles.
Sur l’arc triomphal figurent quinze médaillons peints en 1920, représentant au centre le Christ, encadré par apôtres, prophètes et papes.

Éléments remarquables de la basilique

La porte en bois du Ve siècle

Porte en bois antique de Sainte-Sabine à Rome

Porte en bois antique

L’entrée principale conserve une porte en bois du Ve siècle, considérée comme le plus ancien exemple de sculpture sur bois chrétienne. Composée à l’origine de 28 panneaux, 18 sont encore visibles. L’un d’eux, représentant la Crucifixion, est la plus ancienne image connue de cet événement, de caractère schématique, avec croix et personnages réduits à des symboles.

Les panneaux, en bois de cyprès, figurent des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament (Moïse, Élie, Épiphanie, miracles du Christ, Crucifixion, Ascension). Les croix apparaissent de manière discrète, car la représentation explicite du supplice de Jésus restait exceptionnelle à cette époque. Lors de la restauration de 1836, dans le panneau représentant le passage de la mer Rouge, le visage du pharaon fut remplacé par celui de Napoléon — choix ironique du restaurateur, Napoléon étant mort quinze ans auparavant.

La Lapis Diaboli

La « Lapis Diaboli », pierre noire ronde posée sur une colonne torsadée à gauche de l’entrée, serait — selon la légende — le projectile lancé par le diable contre Dominique en prière sur la dalle recouvrant les martyrs. La pierre brisa la dalle, qui fut ensuite reconstituée. Mais en réalité, la dalle fut accidentellement brisée par Domenico Fontana lors des travaux de 1587, et non en 1527 comme parfois rapporté.

Le cloître et l’oranger de saint Dominique

Selon la tradition, saint Dominique aurait rapporté d’Espagne la toute première plante d’oranger introduite en Italie, qu’il fit ensuite planter dans le cloître du couvent dominant Sainte-Sabine. L’arbre est aujourd’hui visible depuis l’intérieur de l’église, par une petite ouverture ovale dans le mur du narthex. Il est réputé « miraculeux » : non seulement il aurait continué à fructifier pendant des siècles, mais on raconte que sainte Catherine de Sienne cueillit ses oranges, les confit et les offrit au pape Urbain VI. Lors de travaux réalisés en 1936, des monnaies du XIVᵉ siècle ont été découvertes dans ses racines, soulignant l’ancienneté du lieu.
→ Lire aussi l’article sur le Jardin des Orangers sur l’Aventin

Vestiges antiques et archéologie alentour

Au nord de l’église furent mis au jour des vestiges des murs dits « Serviens », présentant deux phases : une première du VIe siècle av. J.-C. en tuf du Palatin, et une seconde après le sac gaulois du début du IVe siècle av. J.-C. 

Derrière ces murs s’élevaient plusieurs bâtiments, dont l’un du IIe siècle av. J.-C. Sous le portique de l’église, on a retrouvé une voie parallèle à l’ancienne Vicus Armilustri. Dans la basilique même, les fouilles ont révélé des maisons du début de l’époque impériale, ornées de mosaïques, ainsi qu’un petit temple du IIIe siècle av. J.-C., probablement un lieu de culte domestique ou secondaire.

Informations

Basilica di Santa Sabina all’Aventino
Piazza Pietro D’Illiria, 1, 00153 Roma

Horaires (sujets à changements)

Dimanche et lundi : 12h – 19h
Du mardi au samedi : 8h – 19h

Sources et liens pour en savoir plus

Carte et adresse

Adresse : Piazza Pietro D'Illiria, 1, 00153 Roma RM, Italie
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Galerie photos

Vues anciennes et artistiques

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