La basilique Saint-Pierre est la plus vaste église chrétienne au monde, longue de 218 mètres, et dont le dôme culmine à 133 mètres.
Le long des nefs, les 45 autels et les 11 chapelles conservent de nombreux chefs-d’œuvre, de grande valeur historique et artistique, dont plusieurs œuvres du Bernin, de Michelange, et d’autres issues de la précédente basilique, comme la Statue en bronze de Saint Pierre attribuée à Arnolfo di Cambio.

Extérieur de Saint-Pierre

Le parvis

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Statue de Saint-Pierre devant le perron

On accède à la basilique par l’escalier construit sous Paul V et restauré par Le Bernin en 1667. Il compte trois niveaux avec 16 marches de granit et de travertin.
Les deux statues colossales au pied du parvis représentent Saint-Pierre côté sud (de Giuseppe De Fabris) et Saint-Paul côté nord (d’Adamo Tadolini). Elles furent construites au milieu du XIXe siècle.

La façade

Pour réaliser la façade, Carlo Maderno s’adapta aux précédentes constructions réalisées notamment par Michel-Ange. Ainsi, pour ne pas cacher excessivement le dôme, il ne surmonta pas l’ordre inférieur avec un deuxième niveau de hauteur proportionnée, ce qui était l’usage, mais construisit à la place un attique semblable à celui du XVIe qui entoure le temple.

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Façade de la basilique Saint-Pierre

Cette façade fut réalisée de 1607 à 1612, avec une largeur de 118,6 m et une hauteur de 48 m (sans les statues), affichant des colonnes et des piliers géants couronnés de chapiteaux corinthiens.
L’ordre du bas est percé par cinq portes accédant au narthex. Il y a neuf fenêtres dont trois avec un balcon. Celle du milieu est désignée Benediction Loggia (la loge des bénédictions), d’où le Pape donne la bénédiction solennelle Urbi et Orbi (Urbi : dirigée à la ville de Rome, Orbi : à tout le monde catholique), et de laquelle est annoncée l’élection des nouveaux pontifes.
Le second ordre, avec l’attique et la balustrade, est surmonté des statues du Christ Rédempteur, de Saint-Jean-Baptiste et de 11 apôtres.

Le Narthex

Correspondant au portique des prétendantes basiliques, le narthex s’étend sur 71 mètres de longueur et 19 mètres de hauteur. Achevé en 1612, il est considéré comme une des plus importantes œuvres de Carlo Maderno.
Au-dessus du portail principal, un relief de l’école du Bernin est formé de quatre grands blocs de marbre représentant la Pasce oves mes (que l’on pourrait traduire comme Je nourris mes moutons). Derrière, il y a la célèbre mosaïque de la Navicella (1305-1313), issue de l’œuvre de Giotto qui ornait à l’origine le côté oriental du quadriportique de la basilique constantinienne.
Au bout de chaque côté du narthex se trouve une statue équestre : celle de Charlemagne à gauche, œuvre d’Agostino Cornacchini de 1725, et celle de Constantin au nord, créée par Le Bernin en 1670 et qui marque le croisement avec la Scala Reggia qui mène aux palais du Vatican.

Les portes

Les cinq entrées du narthex sont face aux cinq portes de la basilique. Au milieu du XXe siècle, la Fabbrica di San Pietro organisa un concours pour construire de nouvelles portes en bronze, en remplacement des anciennes portes en noyer. La seule porte d’origine qui fut conservée est la porte centrale, appelée la porte de Filaret (du nom de son créateur) installée dans l’ancienne basilique au XVe siècle.
Les portes sont, de gauche à droite, la Porte de la mort de Giacomo Manzù, la Porte du Bien et du Mal de Luciano Minguzzi, la Porte de Filarete, la Porte des Sacrements de Venanzo Crocetti et la Porte Sainte de Vico Consorti, la dernière à droite. Cette dernière n’est ouverte qu’à l’occasion des années saintes, lors des jubilés.

Les jubilés se déroulent lors des années saintes. Celles-ci se tiennent traditionnellement depuis l’an 1300 tous les 25 ans, mais aussi à d’autres dates décrétées par le Pape. Le premier jubilé en 1300 décrété par Boniface VIII invitait les chrétiens à rejoindre Rome pour bénéficier de l’indulgence plénière. Celle-ci était auparavant accordée aux Croisés, mais la perte du royaume de Jérusalem rendait le pèlerinage à Jérusalem difficile et celui de Rome pris de l’importance.
Les derniers jubilés datent de 1983 et de l’an 2000 sous le Pape Jean-Paul II, et de 2016 avec le « jubilé de la Miséricorde » décrété par le Pape François. Ce dernier décréta le prochain jubilé en 2025 avec le thème « Pèlerin d’Espérance ».

Intérieur de la basilique

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Plan intérieur de la basilique Saint-Pierre

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Nef centrale

Structure et nef centrale

On entre dans la nef de la basilique par la Porte des Sacrements. Cette nef à trois baies fut réalisée par Carlo Maderno en étendant la structure en croix grecque qui fut érigée par les précédents architectes dont Michel-Ange.
Au dessus des arcs un entablement parcourt toute la basilique avec une frise sur fond or de 3 mètres de hauteur dont les lettres hautes d’1,40 mètre rapportent un texte sur Saint-Pierre.

Au bout du côté droit de l’allée centrale, contre le pylône dit de San Longino se trouve une célèbre statue en bronze de Saint Pierre, assis sur une chaise en marbre, la main gauche près de la poitrine qui tient les clés du Paradis, la main droite levée en geste de bénédiction. L’œuvre est attribuée sans certitude à Arnolfo di Cambio, du XIIIe siècle.

Les énormes pylônes et le dôme qu’ils soutiennent ont été construits par Donato Bramante et achevés par Michel-Ange. La décoration des pylônes fut réalisée par Le Bernin entre 1628 et 1639, commandée par le pape Urbain VIII Barberini pour accueillir les quatre plus précieuses reliques de la basilique, chacune placées au dessus d’une statue (les reliques ayant depuis été déplacées) : la Sainte Lance avec la statue du centurion romain Longinus (œuvre du Bernin), qui aurait percé le flanc du Christ, un fragment de la vraie Croix avec la statue de l’impératrice Hélène, mère de Constantin, qui l’aurait découverte (statue d’Andrea Bolgi), le linceul marqué par le visage du Christ avec Sainte Véronique (statue de Francesco Mochi) et la tête de Saint André avec la statue de ce dernier (œuvre de François Duquesnoy).

Coupole

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Coupole

La coupole, emblème de la basilique et symbole de Rome, est aussi la construction la plus élevée de Rome en atteignant 133 mètres au dessus du sol. Les accords du Latran de 1929 ont en effet proscrit dans la ville toute construction d’une hauteur supérieure.
C’est Michel-Ange qui a conçu l’édifice le dôme qui s’élève au dessus de la croisée de la basilique. La construction fut terminée par Giacomo della Porta.
La structure de près de 14.000 tonnes est supportée par quatre gigantesques piliers. Son diamètre atteint 41,50 mètres, et il faut monter 537 marches pour accéder à la lanterne.
La coupole « hémisphérique » est posée sur un tambour percé de 16 grandes fenêtres. Elles sont séparées à l’extérieur par des doubles colonnades corinthiennes décoratives. Dans le prolongement du tambour, la coupole est divisée par 16 ogives.
L’intérieur est orné de figures de séraphins, chérubins, anges puis dans le dernier cercle par le Christ, la Vierge, Jean-Baptiste, Saint-Paul et les 12 apôtres. Elles ont été réalisées par le Cavalier d’Arpino.

Baldaquin du Bernin

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Baldaquin du Bernin (1633)

Sous le dôme, se dresse le majestueux baldaquin construit par le Bernin entre 1624 et 1633, placé au dessus du lieu désigné comme la tombe de Saint-Pierre, commandé par le Pape Urbain VIII Barberini lorsque le Bernin n’avait alors que 26 ans.
Le Bernin a conçu une œuvre originale, fruit d’une assez longue genèse et réalisation, et qui marqua une étape dans l’évolution de l’art baroque, style dont le propre est de fausser délibérément la perception de la réalité.
Ce baldaquin grandiose atteint 28 mètres de hauteur, avec quatre colonnes torsadées, dites salomoniques, en bronze doré, inspirées de celles qui auraient orné le temple de Salomon à Jérusalem, décorées par des feuillages de laurier, d’olivier, de lézards et d’abeilles, emblème de la famille Barberini. Les motifs élancés attirent le regard vers le haut, vers la coupole de Michel-Ange.

La colonne salomonique est un type de colonne de forme torsadée, dont le fut tourne en hélice. Ce style a pour origine traditionnelle les colonnes du temple de Salomon de Jérusalem qui auraient été rapportées à Rome pour la construction de la crypte de la tombe de saint Pierre.

Ces colonnes sont hautes de 11 mètres, portées par quatre grands socles recouverts de marbres colorés et d’emblèmes pontificaux. Elles sont couronnées de chapiteaux composites qui portent l’architrave concave, d’où une sculpture en bronze imite le tissu qui recouvre d’ordinaire les baldaquins.
Les quatre coins sont occupés par des anges gigantesques, derrière chacun desquels partent des volutes en forme de dos de dauphin qui se rejoignent au centre du baldaquin pour soutenir un globe couronné d’une croix.
Se serait Borromini qui aurait conçu les volutes. Selon une rumeur assez crédible, le Bernin ne l’aurait pas payé pour cette collaboration, ce qui aurait marqué le début de la rivalité entre les deux artistes.

Allée de droite de la nef

Chapelle de la Pietà

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Pietà de Michel-Ange (1499)

Au début de l’allée de droite, la première chapelle est celle de la Pietà, soit la Vierge de Piété, avec une représentation de la Vierge soutenant le corps du Christ descendu de la Croix. A une époque antérieure, cette chapelle était dédiée au Christ et accueillait une sculpture en bois avec le Christ mourant sur une croix en marbre.
Le groupe sculptural a été exécuté par Michel-Ange, alors âgé de vingt-trois ans, à partir d’un bloc de marbre de Carrare. Achevée en 1500, l’œuvre apparaît immédiatement comme un chef-d’œuvre absolu, et surprenant compte tenu de le jeunesse de son auteur.
Cette œuvre commandée par le cardinal français Jean Bilhères de Lagraulas, abbé de la basilique Saint-Denis et ambassadeur auprès du Pape, devait à l’origine orner le monument funéraire du roi Charles VIII dans la chapelle Sainte-Pétronille (Santa Petronilla) de l’ancienne basilique.
On note la jeunesse de la Vierge qui est délibérément accentuée, contrairement à la tradition figurative habituelle de Marie représentée dans sa vieillesse, incarnant ainsi le symbole de la vie éternelle.
En mai 1972, un « déséquilibré » endommagea la statue de Marie à coups de marteau, lui brisant notamment le nez. Lors de la restauration, un « M », monogramme de Michel-Ange, fut révélé dans la paume de la main gauche de la Vierge.

Chapelle Saint-Sébastien

Dans la chapelle Saint-Sébastien est placée la grande mosaïque du Martyre de Saint Sébastien, œuvre de Cristofari, basée sur un tableau du Dominiquin. La voûte est décorée de mosaïques de Pietro da Cortona. Y sont aussi conservés les monuments funéraires de Pie XI et Pie XII, et sur l’autel le tombeau de Jean-Paul II.

Chapelle du Saint-Sacrement

La chapelle, suivante, du Saint-Sacrement, est autant solennelle que somptueuse. On y accède par un élégant portail en fer forgé conçu par Francesco Borromini vers 1630. Au centre, l’autel orné de marbres précieux conserve un tabernacle du Bernin, encadré par deux anges de bronze, ayant pour modèle le temple de Bramante de l’église de San Pietro in Montorio.

L’allée aboutit à l’autel de Saint-Jérome contre un des quatre piliers.

Dans le déambulatoire à droite, avant le transept, la chapelle Gregoriana conserve sur l’autel la Madonna del Soccorso (Notre-Dame du Secours), image vénérée que la tradition fait remonter à l’époque de Pascal II (1099-1118), et rare fresque à l’intérieur de la basilique.

Juste après le transept, le côté droit est occupé par le monument à Clément XIII (Canova, 1792). Il précède les autels de l’Archange Saint-Michel et de Pétronille.

Chaire de Saint-Pierre

basilique saint pierre de rome Le chœur est encadré par le monument dédié à Paul III de Guglielmo della Porta, et par le monument dédié à Urbain VIII du Bernin. Au centre se trouve la Chaire de Saint-Pierre, créée par le Bernin et inaugurée en 1666.
Cette grande structure baroque en bronze est haute de 7 mètres. Au pied de celle-ci se trouve une petite chaise en chêne, qu’une tradition désigne comme  celle où l’apôtre Pierre s’asseyait pendant les sermons. Au dessus, de part et d’autre, se trouvent les statues des quatre docteurs de l’église, avec pour l’église latine au premier plan, Saint Ambroise à gauche et Saint Augustin à droite, et derrière pour l’église grecque, Saint Athanase à gauche et Saint-Jean Crisostomo à droite.
Plus haut, la lumière pénètre par une fenêtre d’albâtre, avec au centre la colombe de l’Esprit Saint. Elle est au milieu d’une gloire baroque, toujours une œuvre du Bernin, mêlant des anges et angelots entre les nuages et les rayons.
Le monument incarne la communion des Églises d’Orient et d’Occident, unis dans la foi de l’Église catholique, en hommage à la Chaire romaine.

Allée de gauche

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Plan intérieur de la basilique Saint-Pierre

Après le chœur, au sud-ouest du déambulatoire, on entre dans la chapelle de Notre-Dame du pilier (Madonna della Colonna), du nom d’une image vénérée du quinzième siècle, placé sur un bout de colonne de l’ancienne nef centrale de la basilique constantinienne.
Sur le côté droit de la chapelle, entre deux colonnes de granit noir, se trouve l’autel consacré à Léon Ier avec ses restes, le premier personnages dont les restes furent transférés dans la basilique Saint-Pierre. Il porte aussi le seul retable en marbre de toute la basilique (Alessandro Algardi, 1652).

Précédent le transept, au-dessus d’un passage qui mène à la Cité du Vatican, trône le monument au pape Alexandre VII Chigi du Bernin.
En face de l’autre côté du transept, la chapelle Clementina dont le nom est lié à Clément VIII Aldobrandini est comparable à la chapelle grégorienne opposée. Elle conserve les restes de Grégoire le Grand et de Pie VII.
Sur le pilier, est placée une reproduction en mosaïque de la célèbre Transfiguration de Raffaello Sanzio.

En passant ensuite dans la nef de gauche, au niveau du dernier pilier se trouvent les monuments dédiés à Léon XI (Alessandro Algardi, 1644) et celui dédié au Pape Innocent XI.

La chapelle du Chœur (Capella del Coro) est fermée par un portail en fer de Borromini. Elle est principalement destinée à la liturgie chorale du clergé de la basilique.

Au niveau du premier pilier, il y a la tombe de Maria Clementina Sobieska (Pietro Bracci, 1742) et le Monument consacré aux Stuarts (Antonio Canova, 1829).

La première chapelle de la nef, la chapelle du Baptême (Capella del Battesimo), a été créé par Carlo Fontana. Elle est décorée de mosaïques du Baciccio, celle qui se dresse derrière l’autel est une imitation d’un tableau du baptême de Jésus de Carlo Maratta.
Au centre de la chapelle se trouvent les fonts baptismaux, pour lesquels Fontana a réutilisé un riche bassin de porphyre rouge, entouré d’une couverture en bronze doré.

Informations et visites guidées

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Basilica di San Pietro in Vaticano
Piazza San Pietro, Vaticano

Horaires et visites de la basilique

  • Du 1er avril au 30 septembre : 7h00 à 19h00 / Du 1er octobre au 31 mars : 7h00 à 18h30
  • Pour connaitre les fermetures exceptionnelles consultez le site officiel

Horaires et tarifs de l’accès à la coupole

  • Du 1er avril au 30 septembre : 7h30 à 18h00 / Du 1er octobre au 31 mars : 7h30 à 17h00
  • Accès par l’ascenseur jusqu’à la terrasse, fin de parcours à pied sur 320 marches : 10€
    Accès à pied par 551 marches : 8€ / Tarif réduit : 5€

Tombe de Saint-Pierre, nécropole et basilique Constantine

  • Du lundi au vendredi : 9h00 à 15h30, Samedi : 9h00 à 12h30 / Fermetures : consulter le site officiel / Tarif : € 13
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Sources et liens pour en savoir plus

Basilique Saint-Pierre de Rome