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Pie’ di marmo

La rue de la via di Santo Stefano del Cacco a la particularité peu fréquente d’être en forme de Y (inversé en plaçant le nord vers le haut).
Elle était au cœur du vaste sanctuaire d’Isis et Sérapis (dit aussi Iseum du Champ de mars), avec ses temples, où furent retrouvés des vestiges importants comme par exemple de nombreux sculptures égyptiennes et près de neuf obélisques.
Le nom de « cacco », dérivant de « macaco » en italien (soit macaque en français), se réfère en outre à la statut d’un singe qui représente le dieu égyptien Thot (divinité de la lune, de la sagesse, de l’écriture et de la magie), emmenée fin XVIe au Capitole, puis au XIXe siècle aux Musées du Vatican.

Pie’ di Marmo

pie-di-marmo-santo-stefano-del-cacco_4007Le Pie’ di Marmo, le Pied de marbre en français, est un gros pied en marbre situé dans la Via di Santo Stefano del Cacco, près de l’angle avec la Via del Pie di Marmo.
Ce pied gauche, retrouvé au XVIe siècle, chaussé d’une sandale appartenait à une statue colossale antique d’une divinité féminine (sandale typique des prêtresses isiaques), issue probablement du voisin temple d’Isis et de Sérapis (au niveau de l’actuelle église San Stefano del Cacco).
Auparavant, il se trouvait à l’angle de la Via del Pie di Marmo et de la Piazza del Collegio Romano, placé à l’endroit actuel en 1878 pour laisser passage au cortège funèbre du roi Victor-Emmanuel II. Dans la même rue se trouvait aussi l’arc de Camillo (ou di Camigliano) avec ses trois arcades, donnant accès au temple antique, et qui fut détruit à la fin du XVIe siècle. Toutefois, cet arc correspondrait plus probablement au plus ancien Arc d’Isis. On le croyait disparu jusqu’à retrouvé un pilier en travertin, désormais visible dans le bâtiment à l’angle avec la via di Sant’Ignazio.

Église Santo Stefano del Cacco

L’église Santo Stefano del Cacco, anciennement appelée Santo Stefano de Pinea (en référence à la pomme de pin couronnant le clocher) fut construite par Pascal II au IXe siècle, puis agrandie en 1160 avec l’ajout du portique et du clocher roman.
En 1563, l’église a été accordée par Pie IV aux Pères Sylvestrins qui ont construit le couvent en englobant l’ancienne église dans la structure. L’aspect baroque date du XVIIe siècle, et au XIXe siècle la nef centrale a été décorée et un nouveau plancher a été construit, avec des marbres provenant de la basilique de Saint-Paul hors les détruite dans l’incendie de 1823.

Le portail était encadré par deux lions de basalte issus du « Temple d’Isis », placés par Michel-Ange à la base de la Cordonata, l’escalier menant au Capitole.
De l’ancienne église romane, il ne reste que le clocher, couronné d’une flèche pyramidale sur laquelle est placée la pomme de pin de marbre blanc.

L’intérieur, divisé en trois nefs, conserve de nombreuses œuvres d’art, dont la fresque de Perin del Vaga représentant le Christ en Pietà et dans l’abside le Martyre de Saint-Étienne de Christophe Casolani.

Fontaine de Santo Stefano del Cacco

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Fontaine avec le sarcophage romain

Proche de la via del Gesù, contre la façade latérale du palais Altieri et d’un beau portail du palais, se trouve une fontaine formée par un superbe sarcophage romain en marbre décoré de bas-relief représentant sur la face deux bambins ailés soutenant un médaillon avec la tête de Méduse, avec en bas deux écureuils qui mangent les fruits sortis de deux vases renversés, un arc et un carquois et sur les bords deux autres bambins ailés. Une épigraphe dans un cadre est surmonté des armoiries de la famille Altieri et rappelle qu’elle fut transférée ici en 1874, se trouvant auparavant depuis le XVIIe siècle dans la cour du palais Altieri.

Maisons et théâtre

Dans la rue de belles maisons sont anciennes, celle qui abrite le théâtre Ennio Flaiano remontant au XVIe siècle. Ce théâtre fut inauguré en 1928 sous le nom de « Teatro dei Fanciulli » (théâtre des enfants) avec des spectacles comme « Cendrillon », « Petit Chaperon Rouge » ou « Le Chat Botté ».
Il est renommé « Teatro Arlecchino » en 1944, puis « Teatro Ennio Flaiano » en 1969, en hommage à l’écrivain de Pescara qui y produisit ses œuvres.