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Piazza dei Mercanti

Depuis la place G.G. Belli en face du Pont Garibaldi jusqu’à la place Mastai, en passant par la Place in Piscinula et la basilique Sainte-Cécile.

Piazza Belli G. G.

Près du contemporain pont Garibaldi, la Piazza G. G. Belli est dédiée au célèbre poète romain, Giuseppe Gioachino Belli (1791-1863), qui écrivait dans le dialecte de la ville, en romanesco. Avant l’aménagement des berges du Tibre, la place était appelée Piazza del Muro Nuovo en raison de la présence d’un mur qui protégeait peut-être des crues. Vers 1910, des admirateurs du poète s’engagèrent pour lui consacrer ici un monument. Un concours pour sa réalisation fut lancé et remporté par le sculpteur sicilien Michele Tripisciano.

Le monument-fontaine fut inauguré le 4 mai 1913. Belli tient une canne en étant appuyé sur la rambarde du proche pont Fabricius, à côté des Hermès antiques en marbre à quatre faces. Dessous est sculpté le dieu du Tibre avec la Louve et les gémeaux. De l’autre côté on voit des habitants autour de la statue du Pasquino. Sur les côtés, se trouvent deux fontaines symétriques précédées de marches, avec un bassin trilobé en marbre alimenté par l’eau qui coule de la bouche d’un grand masque encadré de volutes.

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Tour et palais Anguillara

Palazzo e Torre Anguillara

La Tour des Anguillara et son palais, face à la place précédente et qui précède la Piazza Sidney Sonnino, est un complexe remarquable d’origine médiévale qui remonte au XIIIe siècle, reconstruit au XVe.
→ Lire la page sur la Tour et le Palais Anguillara

Basilique San Crisogono

Plus loin le long du viale Trastevere, de l’autre côté de l’avenue

La basilique dédiée à Saint-Chrysogone est une des plus anciennes églises de Rome, qui conserve notamment un beau clocher roman du XIIe siècle et des vestiges souterrains de l’ancienne basilique.
→ Voir la page consacrée à San Crisogono

Excubitorium

En traversant de nouveau le Viale Trastevere, empruntant ensuite la via della VII Coorte face à Crisogono

L’excubitorium était un poste de la VIIe cohorte des vigiles, chargée de la surveillance urbaine, nocturne et des incendies en particulier. Dans chacune des 7 zones de la ville, les casernes principales étaient complétées par un excubitorium, « ex cubare » signifiant en latin « dormir dehors » (en pratique pour monter la garde). Ces cohortes furent instituées en 6 après J.-C. par Auguste, avec à leur tête un préfet, comptant près de 7000 hommes. Leur devise était « Ubi dolor ibi vigiles » (Là où il y a de la douleur, il y a des pompiers).
Ce poste fut aménagé dans une ancienne maison privée au cours du IIe siècle de notre ère pour surveiller les régions XIV Trans Tiberim (Trastevere) et IX Circus Flaminius (de l’autre côté du Tibre).
Cet édifice fut redécouvert au XIXe siècle, quand fut aménagée une entré moderne au 9 de la Via della VII Coorte. Au dessus de la porte se voit un relief avec les outils des vigiles surmontés des armoiries du pape Pie IX.
Le plancher se retrouve à 8 mètres sous le niveau de la rue actuelle. Il s’y trouve une grande salle qui avait un pavement d’une grande mosaïque en noir et blanc disparue pendant la deuxième guerre mondiale, avec des motifs de monstres marins et de tritons. Il reste au centre la fontaine avec le bassin hexagonal. En face l’arche en briques surmontée d’un tympan est un laraire dédié au Génie tutélaire des vigiles. De nombreux graffitis furent découverts dans le grand atrium, qui ont disparu, mais dont il reste les transcriptions, comme des salutations aux empereurs, des remerciements aux dieux, des noms de vigiles, parfois des messages, la plupart datés entre 215 et 245 après J.-C.

Via della Lungaretta

On emprunte vers la gauche la via di Monte Fiore, jusqu’à la via della Lungaretta, dans laquelle on s’engage vers la droite

Traversant une grande partie du Trastevere d’est en ouest, on peut emprunter une portion de la via della Lungaretta située dans cette zone, en passant notamment par l’intersection avec le vicolo della Luce, où se trouve une jolie maison médiévale avec son porche et son escalier extérieur fermé.
→ Voir la page dédiée à la via della Lungaretta

Via et église Santa Maria della Luce

Quelques mètres plus loin à droite se trouve la via della Luce, avec au début de celle-ci l’église Santa Maria

La Via della Luce, longue de près de 500 mètres, a pris son nom de l’église de Santa Maria della Luce. Elle fut aussi appelée via delle Rimesse (rue des remises) dans le passé en raison des écuries et aussi via dei Morticelli car s’y trouvait le petit cimetière de l’hôpital de Santa Maria dell’Orto.
Appelée auparavant San Salvatore della Corte (peut-être car proche de la cohorte des vigiles), l’église Santa Maria remonterait selon la tradition au IIIe siècle avec Sainte Bonosa, transformée en église par Jules Ier au IVe siècle. Elle est mentionnée à partir du Xe siècle. D’une restauration du XIIe siècle, il est resté l’abside, le transept et le clocher. Ce dernier est difficilement visible, bien que haut de 19 mètres avec quatre étages, et décoré de disques en céramiques.
En 1730 un aveugle aurait vu la lumière jaillir d’une icône de la vierge placée sur le mur de sa maison. Il aurait alors crié  » Luce, Luce!  » (Lumière, lumière). Deux autres fidèles vinrent prier et eurent aussi la vision de la « Vierge de la Lumière ». L’image fut peu après transportée dans l’église qui fut par la suite reconstruite. La façade de 1821 est restée inachevée.
L’intérieur a trois nefs et une élégante décoration en stuc. Les fresques de l’abside sont attribuées à Sebastiano Conca, et sur le maitre-autel se trouve la fameuse Madonna della Luce.

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Piazza in Piscinula

Piazza in Piscinula

En retournant sur la via della Lungaretta, vers la droite on aboutit sur la Piazza in Piscinula

La jolie Piazza in Piscinula est une place triangulaire au caractère médiéval, avec surtout les Case Mattei du XVe siècle, et la charmante petite église San Benedetto in Piscinula.
(→ Lire la page sur la Piazza in Piscinula).

Via della Lungarina et Palais Nuñez

La Via della Lungaretta prolonge la Piazza in Piscinula sur la gauche

Avant les aménagements du Tibre, la via della Lungarina était plus longue et s’y trouvaient l’important Palais Castellani et la Tour des Alberteschi. Aujourd’hui elle longe le Palais Nuñez construit au XVIIe siècle pour cette ancienne et noble famille d’origine espagnole.
Ce palais fut surélevé au XIXe siècle et rénové en 1935. Les étages sont séparés de bandes de marquage, il y a une extension en tour sur la gauche, une frise décorative, ou des portes et des fenêtres ornées d’une grande coquille.
Deux plaques en marbre encadrent la fenêtre centrale face à la piazza Castellani. Ce sont des anciens éléments qui se trouvaient à la base de la porte du disparu Palais Castellani, ayant été détruit. Elles sont ornées de deux boucliers, avec à gauche les symboles du Trastevere (le lion sculpté dans le bouclier) et de Rome « S R » (Senatus [Populus] Romanus), et à droite les armoiries de Cosma Castellani (les losanges) et de Brigida Porcari (le cochon). La première est accompagnée d’une inscription datant de 1495, l’autre d’une inscription dédiée à la famille Castellani.
Dans l’aquarelle de E. Roesler Franz appelée Entrée de la Maison des Castellani, on voit ce premier marbre, et on constate qu’à la fin du XIXe siècle l’édifice accueillait une taverne, comme l’indique l’inscription « VINO DEI CASTELLI ROMANI ».
Côté Piazza Piscinula se trouve une Madone avec son marbre décoré d’une coquille et le bas-relief en terre cuite du début du XXe siècle.

Via Titta Scarpetta

On s’engage dans cette rue en longeant la façade du précédent palais depuis la Piazza Castellani

Il y a plusieurs hypothèses sur l’origine du toponyme de la via Titta Scarpetta. L’une est liée au nom d’un habitant de la rue s’étant sacrifié au siège de Malte contre les Turcs en 1559, une autre évoque l’enseigne d’une taverne, et une dernière est liée au pied en marbre d’une statue romaine incrusté dans un mur et qui a disparu (ce dernier fait ayant en tout cas été attesté par divers témoignages).
Au numéro 25 se trouvait l’ancienne entrée de l’hôpital pédiatrique La Scarpetta fondé en 1892, agrandi en 1930 avec une nouvelle façade principale donnant Piazza Castellani. Sa cour conserve des restes romains, et au rez-de-chaussée se trouve une jolie chapelle décorée de fresques représentant d’anciennes scènes de la vie romaine, comme la Fête de la Vierge du Carmine, le Port de Ripa Grande, ou la Vue du Capitole.
Cette rue est de nos jours marquée par de nombreux fragments de marbres et ornements encastrés dans les murs, pratique qui était courante depuis le moyen-âge : au numéro 30 un profil féminin dans un médaillon, au 28b une Vierge en prière, au 4a le blason du marquis Honorati surmonté d’un édicule en forme de reliquaire, au 4b un linteau décoré, au 5 un chapiteau antique, au 6 un fragment d’architrave et une colonne romaine, au 27 le blason de Sir John Norman Leslie et la Madonna della Pietà, et au 28 un bas-relief en terre cuite avec un putto.

Via dei Vascellari

En aboutissant sur la via dei Salumi, on prend à gauche jusqu’à la via dei Vascellari où la Trattoria da Enzo est un local historique du quartier

La Via dei Vascellari tire son nom probablement des « vascelli » (potiers) qui fabriquaient les pots en terre cuite, aussi appelés « vaselli » (petits vases).

A l’angle avec la via dei Salumi l’église désacralisée de Sant’Andrea dei Vascellari remonte à l’époque de Pascal Ier au IXe siècle alors appelée Sant’Andrea de Scaphis, dédiée à Saint-André le patron des pêcheurs.
Elle fut confiée à l’Université des Charcutiers au XVIe, puis à la Confraternité des Potiers au XVIIe. La façade simple de l’église date de la réfection de 1666, sa porte Renaissance a un typique cadre en marbre.

Au numéro 61 le Palais Ponziani qui remonte au XIVe siècle fut la maison où vécut Francesca Bussa, devenue Sainte Françoise Romaine (Francesca Romana), appelée aussi par les romains « Ceccolella ».

Née en 1384 au sein d’une noble famille romaine, Françoise épousa à seulement 12 ans Renzo Ponziani, d’une famille fortunée de bouchers romains, et vécut ici avec sa belle famille. Elle se consacra rapidement à la piété avec sa belle-sœur, puis aida les pauvres et les affamés lors de l’épidémie de peste, engageant pour cela les moyens financiers de la famille, ce qui provoqua de brefs conflits avec son mari et sa famille, jusqu’à la naissance de leurs enfants. Elle fut considérée comme une mère et une épouse parfaite, mais continua sa mission en fondant la communauté religieuse des Oblates du Mont Oliveto qui s’installèrent au couvent de Tor de’ Specchi. Françoise s’y retira après le décès de son mari en 1436. Rentrée au palais en 1440 pour assister son fils malade de peste, elle tomba aussi malade et décéda le 9 mars 1440.

Le palais passa en dot au second mari de Vannoza la nièce de Francesca, Giovanni Battista Forteguerri, dont on retrouve le blason à l’angle avec la via dei Salumi. Les Altieri en furent ensuite propriétaires et l’édifice devint progressivement une grange, jusqu’à sa réhabilitation en 1799 quand il fut concédé au prêtre don Gioacchino Michelini qui y installa l’Opera Pia di Ponterotto.

Au numéro 44, il y a une belle construction en forme de tour avec des ornements en marbre, décorations de fenêtres, une statue de la Vierge dans une niche, et une plaque en mémoire du partisan Omero Ciai dit « Maitardi » mort à Sestri Levante en 1945, qui était né ici.

Église Santa Maria in Cappella

A la première à gauche on rejoint en face l’église Santa Maria in Cappella

Ancienne petite église fondée au XIe siècle qui conserve des éléments médiévaux.
-> Lire la page dédiée à l’église Santa Maria in Cappella

Casa di Ettore Fieramosca

Le vicolo di Santa Maria in Cappella mène à la Piazza dei Mercanti, avec vers la droite la Piazza Santa Cecilia

Entre Piazza Santa Cecilia et Piazza dei Mercanti, cette typique maison-tour médiévale date de la seconde moitié du XIIIe siècle. Y aurait séjourné le célèbre condottiere Ettore Fieramosca après le défi de Barletta du 13 février 1503, avant qu’il s’engage auprès du roi d’Espagne.
On y voit d’élégantes colonnes avec des chapiteaux ioniques et des arcs en briques qui formaient un portique, ainsi qu’une loggia décorée de créneaux en ogives.
Il fut propriété de la confrérie monastique de l’Ordre des humiliés, un ordre pénitent, prônant le retour à la frugalité, qui prospéra à partir du XIIe dans le nord de l’Italie, comptant jusqu’à 150 couvents à son apogée, avant de décliner et d’être supprimé en 1570.

Basilique Sainte-Cécile du Trastevere

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Portique et campanile du XIIe siècle

C’est l’édifice principal de cette partie du Trastevere, avec son entrée Piazza di Santa Cecilia.
→ Lire la page consacrée à la basilique Sainte-Cécile du Trastevere.

Vicolo dell’Atleta

On suit la via di Santa Cecilia vers la gauche en sortant de la basilique, on prend ensuite à gauche sur la via dei Genovesi jusqu’à la première ruelle à droite

La courte ruelle du vicolo dell’Atleta, reliant la via dei Salumi à la via dei Genovesi doit son toponyme à la découverte en 1849 de la statue de l’athlète dit « Apoxyòmenos », signifiant en grec « celui qui se nettoie », car l’athlète se nettoie un bras avec une strigile, une lame courbée, à l’origine en bronze, servant à racler la peau de l’huile mêlée aux poussières, comme après un combat. Cette statue est une copie en marbre de l’original en bronze du sculpteur grec Lysippe (IVe siècle avant J.-C.). Elle est désormais conservée aux Musées du Vatican, et à l’origine était placée à l’entrée des Thermes d’Agrippa.
Elle était auparavant appelée « ruelle des Palmiers », probablement en raison de la présence de ces arbres, symboles de Judée, placés devant l’ancienne Synagogue. Le quartier accueillit en effet dès l’antiquité les premiers juifs à Rome, avant qu’ils s’installent majoritairement dans le Rione Sant’Angelo au moyen-âge.
Cette ancienne synagogue fut fondée vers la fin du XIe siècle, mais détruite par un incendie le 28 août 1268. Elle correspondrait à l’actuelle maison d’origine médiévale. Cette dernière a une loggia à arcades soutenue par de petites colonnes. Sur celle du centre sont gravés des caractères hébraïques.
La ruelle a d’autres jolies maisons, comme au 2 une belle maison de la Renaissance, ou au 16 une maison typique avec escalier extérieur. Des éléments archéologiques sont incrustés dans des murs, dont un fragment de sarcophage romain au 20 ou une colonne cannelée antique au 23.

Tour et Arc des Tolomei

Au bout de la ruelle dell’Atleta, on prend à gauche sur la via dei Salumi, jusqu’à la première intersection

L’Arc des Tolomei, passage vers la rue homonyme depuis la via dei Salumi (rue des Charcutiers), existait déjà en 1358 quand l’ensemble architectural appartenait aux Tolomei, une ancienne famille originaire de Sienne, avec la petite tour en brique située à droite, construite au XIIIe siècle, qui fut rabaissée et se trouve désormais plus basse que les bâtiments modernes voisins. Avant les Tolomei, le complexe avait appartenu à l’ancienne famille romaine De Bondiis.

Conservatoire de Pasquale Baylon

Face à l’arc des Tolomei, se trouve la via Anicia

Le Conservatoire de San Pasquale Baylon, dont l’entrée est au 13 de la via Anicia, fut une importante institution romaine consacrée aux orphelines, dont l’histoire commença en 1724 avec l’accueil de 8 jeunes filles confiées à Caterina De Rossi une dame génoise. Des travaux installèrent le siège de l’institution ici à partir de 1743, avec un oratoire consacré à Saint Pascal Baylon. Les orphelines furent plus tard transférées au Conservatoire de la Divine Providence via di Ripetta et en 1819 s’installa ici une maison d’exercices spirituels pour les femmes, confiée plus tard aux Oblates Augustines. Le Vatican délogea les augustines dans les années 1990′ pour y installer le Collège universitaire international de Rome, organisme dédié à l’accueil et la formation d’étudiants universitaires italiens et étrangers.

Près de l’entrée au 14, deux éléments proviennent d’un autel dédié à l’ancienne déesse Bona, difficile à identifier car son nom ne pouvait pas être prononcé. C’était peut-être la femme de Faunus, et souvent assimilée à la déesse d’origine grecque Damia liée à Démeter et à un culte interdit aux hommes.
Le portail au numéro 12 de la via Anicia est l’entrée de la Chapelle San Pasquale Baylon. Elle a une salle rectangulaire avec des colonnes et trois autels dont le maître-autel accueillit en 1776 les reliques des saints Venusto, Lucilla, Cirillo et Maxime. L’urne avec la statue en cire de Sainte Aurélie conserve les reliques de celle-ci données aux sœurs par Pie IX en 1868. Dans la voûte est représenté Saint Pasquale en gloire.
Un escalier mène à deux chapelles, celle de la Vierge de la Confiance où les orphelines recevaient la Première Communion, et celle de la Vierge des Douleurs.
Dans le charmant jardin intérieur, derrière l’entrée du Collège ecclésiastique au 30 via dei Genovesi, se trouve une antique fontaine réaménagée.

Zone archéologique souterraine

Des travaux de récupérations mirent en lumière une aire archéologique (visitable sur rendez-vous, lien), avec des maisons qui évoluèrent en une riche domus ornée de fresques et de mosaïques de l’époque impériale, ainsi que des édifices médiévaux.
Y ont été identifiés des boutiques romaines (tabernae) du IIe av. J.-C. avec une portion de rue pavée, une insula du IIIe siècle après J.-C, un domus du IVe siècle de notre ère, puis à un relatif abandon au Ve siècle succéda du VIe au VIIe siècles un usage funéraire de la zone, et plus tard des vestiges d’édifices des VIIIe au Xe siècles. L’actuel édifice s’appuie sur des fondations d’un bâtiment du XIIe siècle.
Des fours à chaux furent installés au tournant des XIIe et XIIIe siècles, pour recycler d’anciens marbres, peut-être pour fournir le chantier voisin de la basilique Sainte-Cécile.

Église San Giovanni dei Genovesi et ancien hôpital

En face du collège précédent, de l’autre côté de la via dei Genovesi

L’église San Giovanni dei Genovesi témoigne de la présence d’une importante communauté génoise dans le quartier, dont beaucoup de marchands profitant du port voisin de Ripa Grande.
A l’origine de l’église, en 1481 un riche marchand génois, Meliaduce Cicala, trésorier des finances du pape, offrit avant sa mort 3.000 écus et des fiefs situés en Sabine pour construire une église et un hôpital afin d’accueillir et de soigner les marins génois. Après une réhabilitation consécutive au sac de Rome de 1527, en 1551 le neveu du fondateur, le cardinal Giovanni Battista Cicala, institua avec le soutien du pape Jules III la Confrérie de Saint Jean-Baptiste des Génois.
Plus tard, l’hôpital accueillit au delà des marins liguriens, les marins siciliens, vénitiens, pisans et marseillais. En 1576, le pape Grégoire XIII accorda à la Confrérie la faculté de libérer un condamné à mort le jour de Saint Jean-Baptiste. L’hôpital fut intégré en 1704 à l’hôpital Fatebenefratelli sur l’Île Tibérine.
L’église fut restaurée au XVIIIe siècle, quand a aussi été construite la Chapelle Santa Caterina contiguë, puis totalement rénovée au XIXe siècle.
La façade néoclassique présente des pilastres et dans la lunette au dessus du portail l’emblème de Gênes. Le deuxième ordre a une grande fenêtre et est surmonté d’un tympan triangulaire.
L’intérieur a une nef unique, conserve un Baptême du Christ de Nicolas Régnier, un Tabernacle des huiles saintes œuvre florentine de la fin du XVe siècle, ou la tombe du XVe siècle de Meliaduce Cicala.

A gauche de l’église, se trouve la chapelle Santa Caterina, puis l’édifice qui abritait l’hôpital, avec un étage, parcouru d’une bande décorée avec les armoiries de la République de Gênes et de la famille Cicala. Le beau portail a un cadre en travertin, tout comme les fenêtres. Il y a tout à gauche du mur un blason en marbre des Cicala avec un aigle couronné. À l’étage se trouve aussi une fenêtre à meneau du XVe siècle.
Un beau cloître date du XVe siècle, avec des arcades en plein cintre soutenues par des piliers octogonaux, et à l’étage des arcades avec architraves. Sous le porche une porte mène à l’oratoire de la Confrérie ayant un précieux plafond à caissons du XVIIe siècle et des fresques avec des Histoires de la Vierge et du Baptiste. Dans la cour il y a un puits du XVe siècle fait de blocs de travertin et deux colonnes ioniques qui portent un entablement.

Santa Maria dell’Orto

L’église se situe plus en avant sur la via Anicia

L’église remonte à la fin du XVe siècle, avec un bel intérieur baroque, qui se trouva longtemps contre des potagers (Orto en italien).
→ Lire la page consacrée à Santa Maria dell’Orto

San Francesco a Ripa

L’église se situe plus en avant sur la via Anicia, sur la Place San Francesco d’Assisi

L’église San Francesco a Ripa du XIIIe siècle, reconstruite au XVIIe siècle, conserve notamment une extase du Bernin, l’Extase de la bienheureuse Ludovica Albertoni.
→ Lire la page consacrée à San Francesco a Ripa

Piazza Mastai

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Piazza Mastai

On peut la rejoindre en prenant la deuxième rue à droite en sortant de l’église San Francesco, la via della Luce

La Place Mastai, entre le Viale di Trastevere et la Via della Luce, tire son nom de la famille du pape Pie IX. Celui-ci fit construire ici la Manufacture Pontificale des Tabacs entre 1860 et 1863, ainsi que des habitations à faible loyer pour loger les habitants les plus pauvres, dont certaines subsistent Via Cardinale Merry Del Val de l’autre côté du Viale del Trastevere (jusqu’où s’étendait à l’époque la Piazza Mastai).
Le bâtiment original de la manufacture était plus long, atteignant 168 mètres avec ses ailes latérales. La partie centrale de la façade est néoclassique avec des colonnes doriques. L’entablement porte l’inscription rappelant que Pie IX fonda la fabrique des tabacs en 1863. Les armoiries entre les colonnes sont celles de Pie IX au centre, de la Chambre Apostolique à gauche et de Mgr Giuseppe Ferrari, le ministre des Finances à droite. Le portail est de dimension réduite par rapport à la majesté du reste, au point que lors de sa visite du 14 octobre 1869 Pie IX déclara « Maintenant que je suis entré par la fenêtre, montrez-moi où est la porte! « . Il fut en grande partie reconstruit en 1927, puis la manufacture fut transférée à Garbatella.

La fontaine au centre de la place fut commandée par Pie IX à l’architecte Andrea Busiri Vici, avec un bassin octogonal sur trois marches orné notamment des armoiries du pape. Au centre, un piédestal octogonal avec quatre dauphins aux queues tressées porte un élégant bassin circulaire, puis quatre tritons soutiennent une coupole de laquelle l’eau émerge du centre.

Via di San Gallicano

De l’autre côté du Viale Trastevere, cette rue part vers la droite

San Gallicano

Église San Gallicano

La Via di San Gallicano a pris son nom du complexe formé par l’église et l’hôpital annexe construit au XVIIIe siècle par le pape Benoît XIII. Il fut dédié au saint romain Gallicanus du IVe siècle qui fut, selon une tradition, consul sous Constantin, se convertit au christianisme et se retira à Ostie pour se consacrer au soin des malades, et fut martyrisé sous Julien l’Apostat.
Les bâtiments remontent à 1729 et accueillirent notamment les services d’un ancien hôpital situé près de San Benedetto in Piscinula et un service consacré aux maladies de la peau.
La façade s’étend sur 160 mètres, avec la section pour hommes séparée de celle des femmes par l’église centrale. A l’étage, le balcon permettait d’ouvrir les fenêtres de l’extérieur sans déranger les malades. Les ouvertures dans les pilastres servaient d’aération des toilettes.
L’entrée de l’hôpital se trouve au numéro 25, avec un beau portail encadré par quatre pilastres et surmonté d’une inscription traduisible en « Aux malades négligés et rejetés par tous. Benoît XIII […] en l’année de la Santé 1725 ».
L’église avec la façade saillante est dédiée à Marie et à Gallicanus, avec au centre le portail encastré dans une arche entre des piliers. L’intérieur a un dôme abaissé et conserve trois toiles de Marco Benefial, Saint Gallicanus qui conduit trois malades devant la Vierge sur le maître-autel, San Filippo Neri et la Madonna della Neve.

Dans cette rue est né le grand artiste peintre Bartolomeo Pinelli, dans une maison démolie au 22. Un monument funéraire de 1872 fut placé en souvenir sur le mur d’un édifice du Viale Trastevere, lui aussi plus tard démoli, et un autre fut créé en 1958 avec un buste en bronze placé aussi Viale di Trastevere, et l’inscription qui rappelle la naissance du peintre dans une maison de cette zone le 20 novembre 1781.

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