Ce parcours dans la partie centrale du Trastevere est l’occasion de découvrir des curiosités et éléments historiques en passant par les lieux remarquables, depuis la Place Trilussa jusqu’à la Place de Santa Maria in Trastevere et la place San Callisto.

Place Trilussa

Face au pont Sisto, la fontaine qui occupe la Place Trilussa a été placée ici au XIXe siècle, auparavant située sur un édifice de l’autre côté du pont qui fut démoli lors de l’aménagement des berges.
→ Voir la page sur la Piazza Trilussa

Via del Moro

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Via del Moro

La via del Moro est une des principales rues menant du centre de Rome au cœur du Trastevere qui est la place Santa Maria in Trastevere, franchissant le Pont Sisto et reliant la Place Trilussa à la Place Sant’Apollonia.
Elle tient son nom de l’ancien Caffè del Moro, ouvert depuis la fin du XIXe siècle, à l’angle avec la Via della Pelliccia. Son enseigne en fer encore présente est la deuxième plus ancienne de Rome après celle du Café Greco, où l’on voit deux bersagliers italiens avec un marin qui offrent un verre d’alcool à trois jeunes abyssins (voir la guerre d’Abyssinie de 1896, dans la corne de l’Afrique).

Cette rue conserve aussi des maisons de différentes époques. Au 62, la maison médiévale conserve une partie de la décoration avec motifs en diamants et un blason, alors qu’au 50 se trouve une ancienne tour maison du moyen-âge. La maison du 48 a des fenêtres de style baroque et celle aux 45-47 est plutôt de style Renaissance avec ses fenêtres à corniches. Celle du 27 a des fenêtres baroques avec ses fenêtres à encadrements. La maison Renaissance du 58 a une jolie porte en pierre.
Au 33, le Palais Ruggeri rassembla des maisons de la famille jusqu’au XVIe siècle, quand il passa par une disposition testamentaire en cas d’absence d’héritiers, à la Compagnia del Salvatore, qui rénovèrent l’ensemble et unifièrent en un seul complexe.

Place San Apollonia, Théâtre Belli et église Santa Margherita

La via del Moro aboutit à la Piazza San Apollonia, où autrefois se trouvait l’église Sant’Apollonia, abattue au XIXe siècle. Elle datait d’une reconstruction de 1582 par la noble Paluzza Pierleoni ayant remplacé un palais de famille qui servait depuis le XIVe siècle de monastère pour le Tiers-Ordre Régulier de Saint François. Elle fut alors dédiée à Apolline d’Alexandrie, martyrisée en 249, et considérée comme la sainte protectrice des dentistes et du mal des dents, ayant eu les dents arrachées avant d’être brûlée sur le bûcher.
Au XIXe siècle l’ancien monastère accueillit au rez-de-chaussée un théâtre, où furent jouées les grandes pièces du tournant du XXe siècle. Il fut transformé en cinéma, en discothèque, puis de nouveau en théâtre en 1960, avec le Teatro Belli, qui s’est affirmé comme un théâtre historique de Rome et d’avant-garde.

Une autre église, dédiée à Saint-Christophe, fut aussi démolie, alors que l’église Sainte-Marguerite a survécu. Celle-ci fut construite en 1288 et dédiée à Sainte Élisabeth, puis reconstruite en 1564 par Giulia Colonna et alors dédiée à Sainte Marguerite, rattachée à un autre monastère du Tiers-Ordre franciscain. L’édifice actuel est une reconstruction de 1680 par Carlo Fontana. La façade, avec deux ordres, est divisée en trois parties par des pilastres aux chapiteaux composites, et avec des niches. Des volutes encadrent l’ordre supérieur avec une grande fenêtre et un tympan triangulaire surmonté d’une croix avec des branches de palmier, qui sont le symbole de la victoire de la Croix.
L’intérieur est formé d’une seule nef. Le maître-autel accueille une peinture du XVIIe siècle de Giacinto Brandi qui représente Sainte Margherite, et aussi l’Immaculée entre Saint François et Sainte Claire de Giovan Battista Gaulli (dit le Baciccia).
Le monastère fut confié au début du XIXe à la Manufacture des Tabacs, devenant une des trois manufactures de la ville, désormais composé d’habitations.

Côté sud de la place, le Palais Pizzirani fut construit au XVIIe siècle pour les Cesarini et abrita un conservatoire de jeunes filles au XVIIIe. Le portail est remarquable, encadré par deux demi-colonnes et au dessus un balcon sous lequel le grand aigle est le symbole héraldique des Cesarini.

Via della Pelliccia

La Via della Pelliccia qui relie la via del Moro à la Piazza Sant’Egidio, compte plusieurs maisons d’origine médiévale comme celle au 40, ou celle située à l’angle avec la Piazza de’ Renzi avec ses deux étages, des arcs en briques au dessus des fenêtres ou la plaque gravée.

Vicolo del Cinque

Le nom de la ruelle du Vicolo del Cinque est lié à la famille romaine des Del Cinque, connus au moins depuis le XVe siècle, devenus marquis au XVIIIe.
Au 58, une plaque bien conservée datée du 15 juin 1764 rappelle l’interdiction par le «  Président des Rues » de jeter des ordures sous peine d ‘amendes.
Au 2, un édicule du XVIIIe siècle en forme d’un petit temple abrite une Marie, appelée Madonna della Pietà.
La résidence Renaissance des Del Cinque, près de la Piazza Trilussa, remonte au XVIe siècle, avec ses deux étages, un beau portail bossu au 32, de jolies fenêtres, avec architrave et reposant sur une étagère au premier, dans un cadre en travertin au second, et une très belle corniche dentelée. Sur l’angle biseauté entre des bandes bossues, il y a aussi un beau portail avec un balcon.
En face au 30, le Palais Theoli date du XVIe siècle. Sa façade est simple mais élégante, avec un beau portail bosselé, des fenêtres reposent sur des bandes de marquage, et celle du deuxième au centre avec un beau petit balcon.

Vicolo del Bologna

La ruelle du Vicolo del Bologna a une forme inhabituelle en Y. Son nom est issu de la présence du charpentier Mastro Girolamo dit « Le Bologna » car originaire de la ville Bologne, qui travailla en particulier au XVIe siècle à l’Aracoeli. Il aurait vécu dans une tour aux numéros 24-25, aujourd’hui abaissée.
Au 53 se trouve une autre tour incorporée dans une maison, avec un blason sur la façade et une bout de frise antique.
Au numéro 7 une belle Madone du XVIIIe siècle se trouve dans un cadre en stuc avec des têtes de chérubins, protégée par un baldaquin et d’où pend une lanterne.
Des gravures sur marbre antiques se trouvent dans certains murs, dont deux dédicaces du Ier siècle après J.-C., ainsi qu’un morceau de colonne avec chapiteau, un mascaron, un bout de frise et un édicule au numéro 37.
Une Vierge des Douleurs au 40, est une des sept Madones de Rome qui selon la légende auraient pleuré en 1796 lorsque les troupes de Bonaparte investirent la ville.

Via di Santa Dorotea et Fornarina

La Via di Santa Dorotea est nommée ainsi en raison de la présence de l’église dédiée aux saints Sylvestre et Dorothée.
L’église actuelle avec sa façade concave est un reconstruction du XVIIIe siècle. Au XVe siècle les reliques de Dorothée y furent transférées (→ Lire la page dédiée à Santa Dorotea).
Au 20 se voit la maison de la Fornarina du XVe siècle avec une fenêtre caractéristique surmontée par un arc en ogive décoré. Au rez-de-chaussée, une colonne d’époque romaine provient d’un ancien portique.

La Fornarina était probablement la fille d’un boulanger. C’était aussi le surnom donné à la belle Margherita Luti, qui saluait de la fenêtre son célèbre amant Raphaël Sanzio, ce dernier l’ayant immortalisé dans plusieurs de ses fresques.
La plus connue est la Fornarina conservée au musée du palais Barberini. Toutefois, deux autres maisons de Rome sont désignées pour être celle de la Fornarina (via del Cedro et via del Governo Vecchio). Nous savons en revanche qu’après le décès de son amant, elle se retira dans le monastère de Saint-Apollonia.

Vicolo Moroni et mur d’Aurélien

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Vicolo Moroni et murs d’Aurélien

Au 3 du Vicolo Moroni vécurent à partir de la fin du XVe siècle les Moroni, une famille de Milan qui s’installa à Rome au XIVe siècle. La maison a une belle porte cintrée. Fin XIXe, un théâtre en bois fut installé à l’intérieur, appelé Nuovo Politeama Romano dont les propriétaires tenaient aussi un bar fameux fréquenté à l’époque par des lettrés et des artistes, plus tard devenu la Trattoria del Lungotevere.
La maison des Moroni accueille de nos jours la cinéma Intrastevere.

L’impasse est fermée par une inhabituelle portion des murs d’Aurélien, car de ce côté du Tibre il en reste très peu de vestiges. Elle reliait la Porta Settimiana jusqu’au Tibre, près de 150 mètres au nord du pont Sisto.

Place San Giovanni della Malva

L’église San Giovanni della Malva (Saint-Jean-des-Mauves en français) est connue au moins depuis le XIIe siècle, ayant d’abord été désignée San Johannis prope portam (Près de la porte en français). Elle fut restaurée en 1475 par le pape Sixte IV, à l’époque de la réfection du pont Sisto.
Quasiment abandonnée au XIXe siècle, elle fut destinée à la destruction, mais fut finalement reconstruite en 1851 par la volonté des ducs Grazioli avec l’architecte Giacomo Moraldi. Depuis 2004, c’est l’église des albanais à Rome.
Au dessus du portail, le relief représente la Vierge entre Saint-Jean-Baptiste et Saint-Jean l’Évangéliste. Sur les côtés, les reliefs ont les symboles des deux saints, un agneau pour Saint Jean-Baptiste et un aigle pour Saint Jean l’Évangéliste. L’emblème des Grazioli termine la façade dans le tympan triangulaire.
L’intérieur est en croix grecque avec une seule nef, une décoration simple de motifs géométriques, pilastres corinthiens, et des toiles des XVIIIe et XIXe siècles, les anciennes ayant été perdues. Le vestibule est encadré de deux colonnes corinthiennes. Il y a une coupole sans tambour, avec une calotte munie d’une verrière.

Porte Settimiana

Cette porte était à l’origine un passage dans les murs d’Aurélien, remaniée à la fin du XVe siècle.
→ Lire Porte Settimiana

Piazza Santa Maria della Scala

L’église Santa Maria della Scala (Sainte-Marie-de-l’Escalier en français) fut érigée à la fin du XVIe siècle pour abriter une icône de Marie miraculeuse, qui aurait guéri l’aphonie de naissance d’une petite fille. Elle conserve des œuvres intéressantes, dont un précieux ciborium de Carlo Rainaldi.
L’édifice contigu appartenant au couvent a hébergé la plus ancienne pharmacie de Rome, restée intacte et qui conserve du matériel et du mobilier d’époque.
→ Lire la page dédiée à la place et à l’église Santa Maria della Scala

Piazza Sant’Egidio et église

Le nom de cette charmante petite place vient de l’église dédiée à Gilles l’Ermite (Sant’Egidio en italien), moine bénédictin du VIIIe siècle originaire de Provence.
L’église actuelle a été construite en 1630 pour le couvent des carmélites. Aujourd’hui elle est le siège de la communauté de Sant’Egidio qui se consacre aux pauvres et aux handicapés. Sur le mur latéral, la Madonna del Carmelo est une des plus importantes de Rome.
Sur la place d’anciens locaux du monastère abritent aujourd’hui le Musée de Rome du Trastevere, dédié à la vie quotidienne à Rome depuis le XVIIIe siècle et conservant photographies et peintures anciennes.
→ Lire la page consacrée à la Place et à l’église Sant’Egidio.

Via della Paglia

La Via della Paglia est reliée à la Piazza di Santa Maria in Trastevere. Avant 1870, la portion jusqu’à la Piazza di Sant’Egidio était appelée via del Cimitero di Santa Maria in Trastevere, et l’autre qui rejoignait la via Luigi Masi était appelée via dei Fienili (rue des granges en français), en raison de la présence des granges à fourrage pour chevaux.
Le cimetière disparu était annexé à l’oratoire situé dans la rue, construit en 1819 par une archiconfrérie, et qui conserve une charmante façade.

Vicolo del Piede

On ne connaît pas l’origine du nom de la charmante ruelle du vicolo del Piede (ruelle du Pied en français). Il s’y trouve une petite église, aujourd’hui désacralisée et occupée par un restaurant, qui fut fondée au début du XVIIe siècle pour une confrérie, ayant servi d’oratoire, appelée Santa Maria della Clemenza, et rénovée début XVIIIe. Au dessus des niches qui flanquent le portail, les lys et les palmiers symbolisent la pureté qui suit le martyre. L’ordre supérieur est flanqué de pilastres et de volutes avec deux anges soulevant un rideau.

Piazza Santa Maria in Trastevere

La place de Sainte-Marie du Trastevere est le cœur du quartier, avec sa remarquable basilique, qui est aussi une des premières églises de Rome, dont l’intérieur grandiose est orné de belles fresques et de mosaïques, avec ses éléments médiévaux, et au centre de la place une intéressante fontaine.
→ Voir les pages dédiées : Place Santa Maria in Trastevere, la fontaine et la Basilique

Place et église San Callisto et via dell’Arco

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Place San Callisto

L’église San Callisto, sur la place homonyme, est avec le palais contigu construite selon la tradition sur la maison romaine où le pape Calixte Ier se retirait en prière pour échapper aux persécutions d’Alexandre Sévère. Surpris ici en train de prier, il fut dénoncé, ensuite jeté par une fenêtre pour finir noyé dans un puits, celui qui est toujours présent dans le jardin de l’ancien couvent annexé à l’église.
L’antique oratoire fut transformé en église en 741, reconstruite au XIIe siècle et remaniée par Calixte III au XVe siècle. Paul V la confia en 1608 aux bénédictins dont le couvent avait été démoli pour agrandir le palais pontifical du Quirinal.
La façade est divisée en deux ordres, en bas deux fausses fenêtres flanquent le portail, et en haut la grande fenêtre avec un visage d’ange dans le tympan curviligne est encadrée de volutes surmontés de chandeliers, puis sur le fronton se trouve le grand blason de Paul V Borghese.
L’intérieur a une seule nef avec une chapelle de chaque côté. Celle de droite accueille deux anges attribués au Bernin qui soutiennent un retable représentant San Mauro Abate de Pier Leone Ghezzi. La fresque dans la voûte d’Antonio Achilli représente La Gloire de saint Calixte.

À droite de l’église se trouve le Palais San Calisto (davantage d’informations).

Face à l’église au 9, le Palais Dal Pozzo fut édifié au XVIIe siècle, y vécut notamment Cassiano Dal Pozzo, un érudit célèbre. Un conservatoire refuge de jeunes filles y fut installé au XVIIIe siècle. La façade fut surélevée au XIXe. Le beau portail est surmonté d’un balcon soutenu par deux consoles portant le blason des Dal Pozzo (un puits soutenu par deux serpents ailés).

A sa gauche le Palais Farinacci date du XVIe siècle et fut rénové au XVIIe siècle. Il est relié par l’Arc de San Calisto au Palazzo Cavalieri et au rez-de-chaussée se trouve un bar populaire mêlant autant romains que touristes autour d’une terrasse très vivante.

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Via dell’Arco di San Callisto

L’arc de San Callisto mène à la rue de la via dell’Arco San Callisto, où au 43 se trouve la « plus petite maison de Rome » avec son escalier extérieur et un édicule de la Vierge du XVIIIe siècle.

Le Palais Cavalieri, dont l’entrée principale est Piazza di Santa Maria in Trastevere, a une jolie façade avec un beau portail, construit au XVIe siècle pour la famille Velli, devenu propriété des Cavalieri fin XVIe, puis des Sciarra au XVIIe. Ceux-ci ornèrent la corniche avec des éléments héraldiques : deux lions s’affrontant avec au milieu une étoile, alternant avec un pont à trois arches. Hospice pendant un certain temps au XVIIIe siècle pour les jésuites du Portugal, au XIXe y fut fondée la Pia Casa del Rifugio di S.Maria in Trastevere pour offrir l’asile aux femmes sortant de la prison San Michele. Le siège d’un centre d’assistance géré par la région du Latium occupent les lieux depuis 1978.

Fontaine du tonneau

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Fontaine du Tonneau

Proche de la place San Callisto, la Fontaine du Tonneau (Fontana della Botte en italien) est située Via della Cisterna, placée contre un mur en briques dans un cadre en travertin. Sur sa base repose le tonneau, ou « caratello », comme était autrefois appelé à Rome le tonneau pour transporter le vin, flanqué de deux pichets d’un litre, et du trou duquel sort un jet d’eau coulant dans la cuve.
C’est une des fontaines construites en 1927 avec le projet de l’architecte Pietro Lombardi pour agrémenter des quartiers de la ville en évoquant leur vie quotidienne. Ce quartier voyait en effet depuis l’antiquité beaucoup de commerce de vin en raison de ses nombreuses tavernes.
Voir aussi les autres fontaines de Lombardi : Fontaine des Amphores, la Fontaine des Livres, la Fontaine des Arts, la Fontaine des Tiares, la Fontaine de la Pomme de Pin, la Fontaine des Monts, la Fontaine des Boulets de Canon et la Fontaine du Gouvernail.

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Sources et liens