Porta Portese, Ripa Grande et marché aux puces

La Porta Portese fut construite au XVIIe siècle avec les murs du Janicule, alors que la porte antique avec les murs d’Aurélien se situaient plus au sud. 
Au nord de la porte s’étendait le port de Ripa Grande construit au XVIe siècle et aujourd’hui disparu, alors qu’au sud se trouvaient les Arsenaux Pontificaux du XVIIIe siècle.
Aujourd’hui l’endroit est connu pour le grand marché au puces qui se tient tous les dimanches matin au delà de la porte.

Porta Portese

Côté extérieur de la Porta Portese

La Porte Portese fut édifiée au XVIIe siècle pour remplacer l’antique Porte Portuensis s’ouvrant dans l’enceinte des Murs d’Aurélien qui se trouvait cent mètres plus au sud, et d’où partait la via Portuense. Cette dernière rejoignait les ports de Claude et de Trajan, construits sous l’empire alors que le port voisin d’Ostie devenait inadapté pour l’appontage des navires, notamment avec le recul du littoral.
Très fréquentée, la porte Portuensis conserva ses deux passages lors de la consolidation des murs sous Honorius au début du Ve siècle, alors que beaucoup d’autres n’en gardèrent qu’un par soucis de renforcement défensif.
A partir de 1643, le pape Urbain VIII Barberini construisit les Murs Gianicolensi pour protéger la colline du Janicule, en re reprenant qu’en partie l’ancien tracé des anciens murs d’Aurélien, abattus en grande partie à l’occasion. La Porta Portese fut construite en 1644 sous le pape suivant Innocent X Pamphilj par Marcantonio De Rossi, cent mètres plus au nord de l’ancienne porte sur le même axe de la via Portuense.

La porte semble inachevée. Au dessus du passage est placé le blason du Pape Pamphilj. La porte est formée par quatre colonnes portant un linteau et une balustrade où passe un chemin de ronde crénelé. Deux chaque côté se trouve une niche vide.

Le marché de Porta Portese

C’est depuis environ 1945 que l’espace vers le sud de la porte est dévoué au désormais traditionnel et célèbre marché au puces de Porta Portese, alors que précédemment un marché de ce type se tenait sur la Piazza della Cancelleria. Celui de Porta Portese avait aussi hérité du marché noir qui se tenait pendant la guerre à Tor di Nona.
C’est aujourd’hui le plus connu et le plus fréquenté des marchés non-alimentaires de la ville, qui a d’ailleurs inspiré des chanteurs et un journal de petites annonces porte son nom.
Il s’étend à l’extérieur des murs le long de la via Portuense, les dimanche matins. On y trouve des objets de toutes sortes, des antiquités aux bibelots, des vêtements pour tout usage, chaussures, accessoires, linge de maison, plantes, disques, jouets, etc.
Souvent très dense, comme dans tous les marchés guettent parfois des pickpockets.

Port de Ripa Grande et Arsenaux

Le port de Ripa Grande construit au XVIIe siècle, aujourd’hui disparu, se situait au nord de la Porte Portese, entre le complexe actuel de San Michele et le Tibre, là où désormais passe les rampes routières. De l’autre côté de la porte, à l’extérieur des murs, l’arsenal pontifical fut construit au début du XVIIIe siècle. Il en reste peu de chose, comme un grand entrepôt utilisé pour les matériaux de construction.
Cette zone servit jusqu’aux années 1970 de zone de dépôts, du système d’égouts, de chenil, dépôt de bus, etc. Délaissée, des bâtiments sauvages se sont construits, puis sont devenus à moitié abandonnés.

Fontaine du Gouvernail

La Fontaine du Gouvernail (Fontana del Timone en italien) est une des fontaines en travertin construites pour la commune par Pietro Lombardi en 1930 pour orner les quartiers de Rome en honorant les activités locales.
Elle est adossée au complexe San Michele, juste en face de l’endroit où se trouvait le port de Ripa Grande, avec une forme inspirée des éléments de navigation, dont le gouvernail du centre duquel l’eau coule dans un petit bassin circulaire. Au dessus les armoiries sont inspirées de celles du quartier Ripa.

Les autres fontaines de Lombardi sont : la Fontaine des Amphores, la Fontaine des Arts, la Fontaine des Tiares, la Fontaine des Livres, la Fontaine des Boulets de Canon, la Fontaine des Monts, la Fontaine du Tonneau et la Fontaine de la Pomme de Pin.

Complexe monumental de San Michele a Ripa Grande

Le grand complexe monumental de San Michele a Ripa Grande longe le front du port de Ripa Grande.
Son origine remonte aux largesses de Mgr Carlo Tommaso Odescalchi, dont la générosité lui valut le surnom d’ « apôtre de la charité romaine ». Il fonda en 1679 une œuvre d’assistance pour les invalides, jeunes, vieux, et femmes, et entreprit en 1684 la construction d’un hospice à Ripa Grande pour l’accueillir. Les jeunes y apprenaient des activités artisanales, en particulier dans une filature. Le bâtiment fut agrandi par Carlo Fontana au début du XVIIIe siècle, pour accueillir les résidents de l’Hospice des Mendiants et construire une prison pour mineurs.

Il englobe l’église Sainte Marie du Bon Voyage, où avant de quitter Rome par la Porta Portese des voyageurs s’arrêtaient prier, la région de l’Agro Romano étant terre de brigands et de malaria à cause des marécages.
Fontana conçut au centre du complexe la Chiesa Grande, achevée en 1834 par Luigi Poletti.
Une école d’art y fut installé, ainsi qu’un atelier de tapisseries, les Tapisseries Albani, qui devinrent réputées et produisirent jusqu’en 1910.
La construction de la prison pour femme fut confiée à Ferdinando Fuga en 1735, sur le côté face à la Porta Portese, avec la caserne des douaniers.
Le complexe fut grandement agrandi au XIXe siècle, la façade atteignant 335 mètres, haute de 25 mètres, avec une largeur de 80 mètres, pour 27.000 mètres carrés, dont 13.000 de cours.
Le complexe fut confisqué après l’Unité d’Italie et en 1871 la commune y installa l’Institut Romano San Michele.
Les prisons furent fusionnées en une prison pour mineurs. Mis à part cette dernière, le reste du complexe fut peu à peu abandonné et se dégrada. L’institut fut fermé en 1938.
L’édifice commençait à tomber en ruines, lorsqu’ en 1969 débuta une longue restauration. Il accueille désormais des bureaux du Ministère des Biens et des Activités Culturelles, directions, instituts, labos et bibliothèques.

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