Découvertes de quelques rues et lieux depuis la Place Mattei jusqu’à la Place de Campitelli, passant par la Via dei Funari et la Via dei Delfini.

Via dei Funari

La Via dei Funari a pris son nom des fabricants de cordes installés dans la rue, dans les anciennes arches du Cirque Flaminius ou peut-être dans celles du cryptoportique de la Crypta Balbi, la rue se situant entre ces deux anciens sites.

L’église Santa Caterina de’ Funari est une reconstruction du XVIe siècle d’un édifice beaucoup plus ancien, avec sa façade de style baroque inspirée par la Renaissance.
→ Voir la page dédiée à Santa Caterina dei Funari

A droite de l’église, au 12, le Palais Patrizi Clementi fut construit vers 1580 pour une famille non identifiée car le blason sur la corniche est abrasé. Ici se dressait auparavant la Tour de Melangolo qui dominait le Palais Tebaldeschi où vécut Saint Ignace de Loyola. Il a appartenu au XVIIe et début XVIIIe aux Patrizi, puis plus tard aux Clementi, aux Ascarelli, et aujourd’hui à l’État, avec le siège de la Surintendance pour les Biens Environnementaux et Architecturaux du Latium.
Le palais a deux entrées, via dei Funari et via Cavalletti, avec des portails surmontés d’un balcon.Les deux colonnes antiques encastrées dans le mur de la via dei Funari sont probablement issues du Portique de Philippe.

Le Palais Lovatelli s’affiche sur la piazza Campitelli et la piazza Lovatelli (autrefois nommée Piazza Serlupi), longeant aussi la via dei Funari. Il fut construit en 1580 par Gianfilippo Serlupi à la place d’anciennes propriétés de sa famille, vendu en 1744 aux Ruspoli, puis au XIXe siècle aux Lovatelli, apparentés aux Caetani.
L’érudite comtesse Ersilia Caetani Lovatelli y tenait des salons fréquentés par les intellectuels et artistes de l’époque, notamment par d’Annunzio, Zola, Liszt ou Carducci.
Sur la corniche demeurent les lys héraldiques des Serlupi. Une Madonne de Giulio Bargellini, de la fin du XIXe siècle, se trouve sur l’angle Piazza Campitelli, avec une Marie à l’Enfant.
Dans les fondations du palais, furent trouvés au XIXe siècle des vestiges du Portique de Philippe. Celui-ci fut construit par Lucius Marcius Filippus, demi-frère d’Auguste, après le triomphe célébré en 33 av. J.-C. avec aussi la restauration du Temple d’Hercule Musagete qui se trouvait au centre.
C’était un quadriportique situé environ entre Piazza Lovatelli, Piazza Mattei, Piazza Costaguti et via del Portico di Ottavia.

Via dei Delfini

La Via dei Delfini fut nommée ainsi en raison du palais possédé par les Delfini, une famille vénitienne transférée à Rome au XVe siècle. Elle était autrefois nommée Platea Turris Melangoli, du nom de la tour où se dresse probablement désormais le Palais Patrizi Clementi.

Le Palais Delfini fut construit au milieu du XVIe siècle pour Mario Delfini, à la place d’une maison des Delfini et d’une maison d’Antonio Frangipane où vécut Ignace de Loyola de 1538 à 1541. Il fut agrandi vers la droite en 1595. Depuis 1997, il héberge le siège de l’ambassade polonaise près du Saint-Siège.
Au numéro 16, la façade est curviligne, avec trois étages, un beau portail cintré avec bossage, une belle corniche dentelée avec des fleurs et des têtes de lions. La colonne englobée dans le mur est probablement issue d’un porche d’une maison plus ancienne.
Sur le toit est érigée une tourelle, avec une girouette en forme de dauphin, l’emblème des Delfini.
L’entrée mène au jardin, avec un petit cloître et l’escalier. Au premier étage la loggia du XVIe siècle est décorée de masques.

Sur la maison à côté de l’église Santa Caterina, une maison pas toute fraîche fut la maison natale de Giggi Zanazzo, un poète romain né ici le 31 janvier 1860, ce que rappelle un petit monument placé ici le 31 janvier 1929.

Piazza di Campitelli

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Piazza di Campitelli

De forme rectangulaire, l’aspect de cette place remonte au moins au XIe siècle, avec l’église disparue de Santa Maria in Campitello à l’ouest qui laissa la place au XVIIe siècle dans une position différente à l’église baroque de Santa Maria in Portico in Campitelli construite sous la direction de Rainaldi.
Plusieurs familles nobles romaines avaient ici leurs résidences et édifièrent d’imposants palais au XVIe siècle, comme les Capizucchi, les Paluzzi-Albertoni, les Stati et les Serlupi. Cette place était ainsi devenue de fait une cour quasi privée.
La fontaine a été conçue en 1589 par Giacomo della Porta.
→ Voir la page sur la Piazza di Campitelli et celle sur l’église Santa Maria in Portico in Campitelli.

San Rita

L’église San Rita fut reconstruite à la place de San Biagio de Mercato au XVIIe siècle par Carlo Fontana. Située à l’origine au pied de l’escalier de l’Aracoeli, elle fut démolie en 1928, mais sa reconstruction fut imposée par les protestations en 1940, ce que rappelle l’inscription sur la plaque.
L’église a deux niveaux, avec au premier des pilastres corinthiens et trois arcades, et au second une grande fenêtre centrale et un tympan avec le blason des Chigi en référence au pape Alexandre VII.
L’intérieur est octogonal, précédé d’un petit atrium, flanqué de deux salles rectangulaires, des pilastres sur les murs et une voûte en berceau avec des stucs dans des lunettes.

Monastère des Oblates

Le Monastère des Oblates avec son austère façade sur la via del Teatro di Marcello, fut fondé en 1433 par Sainte Françoise Romaine et sa communauté religieuse des oblates bénédictines.
L’édifice comprend une partie ancienne avec porche et surtout dans l’oratoire des fresques du XVe siècle illustrant la vie de Françoise Romaine, mais aussi des vues de Rome du XVIIe dans le réfectoire.
La partie plus récente est probablement à l’endroit où se dressait la Tour de Tor de’ Specchi, avec une cour et une église sur deux niveaux, Santa Maria in Curte étant en bas, et Santa Maria Annunziata en haut, avec des œuvres et des fresques des XVIIe et XVIIIe siècles.
Le monastère ouvre au public le 9 mars uniquement, à l’occasion de la commémoration de la mort de Françoise Romaine.
→ Lire la page sur le Monastère des Oblates

Parcours du ghetto