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Fontaine des Tortues

Cette zone du ghetto romain était en réalité située juste à l’extérieur des murs du ghetto historique. Il se caractérise par les nombreux édifices qui furent possédés par la famille Mattei, et désignés comme l’Îlot Mattei (l’Isola Mattei en italien). Outre ces palais, la Piazza Mattei est emblématique du quartier avec sa jolie Fontaine des Tortues.

La famille Mattei était très influente dans cette zone de la ville dès le XIV° siècle, au XV° siècle ils se rallièrent au pape en contribuant par leur action à mettre fin au contrôle laïque de la ville. Ils devinrent célèbres pour la violence qui caractérisa les luttes internes de la famille et pour des crimes choquants.

Piazza Mattei

Sur la place se dresse le Palais de Giacomo Mattei, le plus ancien des cinq édifices qui forment l’Îlot Mattei (avec ceux de Mattei di Giove, Mattei di Paganica et Alessandro Mattei).
Il est constitué par deux bâtiments, le plus ancien de la fin du XVe siècle édifié pour Domenico Mattei étant accessible par le portail de droite au 19, en marbre blanc qui porte les armoiries Mattei. Il donne accès à une très jolie cour, avec deux niveaux d’arcades et un superbe escalier.
Le bâtiment à gauche fut relié au premier au milieu du XVIe siècle par Giacomo Mattei, le neveu de Domenico, avec une cour ayant un portique de colonnes en marbre gris. La façade était à l’origine décorée de fresques désormais disparues de Taddeo Zuccari qui représentait les Histoires de Furio Camillo.

Une légende est liée à la fenêtre murée du palais qui s’affiche sur la place. Un des ducs Mattei, qui était fiancé, était aussi un joueur invétéré. Une nuit, il perdit une somme faramineuse. En conséquence, son espéré futur beau-père lui refusa la main de sa fille. Pour se racheter, le duc invita son espéré beau-père à une réception qui dura jusqu’à l’aube. Pendant la nuit il fit construire la fontaine des tortues située sur la place en face du palais. A l’aube, le duc amena son invité à la fenêtre en lui montrant ce dont est capable en quelques heures un Mattei fauché. Ce fut un succès, le duc récupéra la promesse de la main de sa fiancée. En mémoire, il fit murer la fenêtre.

La Fontaine des Tortues fut réalisée à partir de 1581, sur un projet de Giacomo della Porta, profitant de la restauration récente de l’aqueduc de l’Aqua Vergine.
Les éphèbes sont appuyés sur des dauphins, eux-mêmes sur des coquillages. A l’origine ils devaient aussi pousser d’autres dauphins vers le bassin supérieur. Ceux-ci ne furent par installés par manque de pression et décorèrent la fontaine de la Terrine sur le Campo de’ Fiori. A la place, les tortues furent installées en 1658, qui furent régulièrement dérobées jusqu’à ce qu’on installe des copies en 1981.
→ Lire la page sur le Fontaine des Tortues

Au 10 de la place il y a un beau portail arqué et architravé avec l’inscription « COSTAGUTI », du Palais Costaguti qui appartient toujours à la même famille, dont les autres façades se trouvent Via della Reginella et sur la Piazza Costaguti. La façade principale était à l’origine dans la Via della Reginella, mais lorsque le ghetto fut agrandi, celle-ci se retrouva à l’intérieur des murs. C’est pourquoi une entrée fut aménagée Piazza Mattei, à côté d’une porte donnant accès au ghetto (→ Lire Piazza Costaguti).

Palais Mattei Paganica

Le Palais Mattei Paganica a sa façade principale via Paganica. Il fut construit en 1541 par Ludovico Mattei, duc de Paganica, sur les vestiges du Théâtre de Balbus, et faisait aussi partie de l’îlot Mattei. Une aile fut ajoutée au XVIIe siècle vers la via delle Botteghe Oscure.
Possédé par différentes branches des Mattei, le palais fut vendu en 1928 à l’Institut de l’Encyclopédie Italienne qui en est toujours propriétaire.
La façade a de belles fenêtres encadrées et un beau portail donnant accès à une cour avec deux ordres avec arcades. Une belle corniche est décorée des masques et des aigles emblèmes des Mattei.
Les salles sont ornées avec des frises attribuées aux Zuccari, avec une série d’Histoires de David.

A l’angle avec la via delle Botteghe Oscure, il reste un édifice du XVe siècle des Matttei. Sur sa façade, un édicule a un cadre en stuc du XVIIe avec une Madonna della Provvidenza qui est une des Marie ayant pleuré lors de l’invasion des États pontificaux par les français en 1796. Cet événement est rappelé par la plaque en dessous. Cette icône était jusqu’à récemment une des plus vénérée de Rome et recueillait de nombreux ex-voto.

Via della Reginella

La Via della Reginella, reliant la via del Portico di Ottavia à la Piazza Mattei, est caractéristique de l’ancien ghetto, par son étroitesse et son obscurité.
Elle ne fut toutefois incorporée au ghetto qu’au début du XIXe siècle, quand la zone fut élargie jusqu’à la Place Mattei avec cette rue et la via di Sant’Ambrogio, voyant la création de nouvelles portes. Au 29, il y a l’ancien portail muré qui fut l’entrée principale du palais Costaguti, alors déplacée Piazza Mattei avec l’agrandissement du ghetto.

Palais Mattei di Giove et Via Caetani

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Cour du Palais Mattei

Le très beau Palais Mattei di Giove fut construit au début du XVIIe siècle pour Asdrubal Mattei, marié à Costanza Gonzaga, deux familles dont on retrouve les armoiries sur la corniche ou dans la cour intérieure.
Il se distingue notamment par un riche escalier et ses deux cours, avec beaucoup d’ornements antiques et des bustes d’empereurs. L’entrée au 32 donne sur l’escalier alors que de la via dei Funari on pénètre dans la cour.
A droite du numéro 8 de la via Caetani, une plaque rappelle qu’à cet endroit le 9 mai 1978 fut retrouvé dans une voiture le corps d’Aldo Moro, plusieurs fois chef du gouvernement italien.

→ Lire la page sur la Palais Mattei di Giove

Via di Sant’Ambrogio

La rue tire son nom de l’église Sant’ Ambrogio della Massima qui aurait été construite sur la maison des parents de Saint Ambroise, le célèbre évêque de Milan. Elle eu d’autres appellations, comme « de Maxima » qui renvoyait probablement au Porticus Maximae, un long passage couvert avec portique le long de l’antique via Tecta (la rue qui reliait le Théâtre de Marcellus au pont Elio).
L’église fut confiée aux bénédictines qui en furent expulsées en 1860, car le Saint-Siège déclara illicite le culte qu’elles vouaient à leur sœur Agnès Firrao, considérée comme une mystificatrice. Elle fut alors confiée aux bénédictins de Subiaco. L’église fut reconstruite au XVIIe siècle, avec une seule nef par Olympia de Torres et son frère le cardinal Ludovic.
Au numéro 3 se trouve le portail de l’entrée du couvent. L’entrée au numéro 5 est encadrée d’un très beau cadre en marbre avec l’épigraphe qui rappelle les rénovations, datées de 1622. Ensuite une autre porte en fer mène à une cour où se dresse l’église, avec une fontaine murale faite de niches rocheuses, une statue de la Vierge et un beau bassin constitué par un sarcophage avec deux reliefs de lions.

Parcours du ghetto