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Hostaria dell’Orso

Petit parcours entre le Place Navone – du côté nord – et le Palais Primoli face au Pont Umberto Ier, en partant de la Piazza di Tor Sanguigna.

Piazza di Tor Sanguigna

La Tor Sanguigna est une tour sur la place qui a pris son nom qui fut résidence de la famille romaine des Sanguigni. Elle est faite de briques et de tuf, incorporée à l’angle d’édifices plus récents.
La tour est liée à de nombreuses légendes et histoires sanglantes, probablement liés aux conflits entre les factions gibeline et guelfe au moyen-âge, les Sanguigni étant liés aux gibelins, leur tour certainement impliquée dans les fortifications du parti avec la forteresse des Colonna du mausolée d’Auguste. Quant-à eux, les guelfes étaient fortifiés au palais Orsini.
Plus tard, sous la Renaissance la tour et le quartier furent plutôt lieux de passage pour les courtisanes les plus luxueuses de la ville.

Près de l’angle avec la Via dei Coronari, sur la façade du palais Grossi Gondi, il y a une très belle Madonne du XVIIIe siècle en stuc. La toile représente la Vierge montant au ciel sur un fond doré avec un cortège d’anges et de chérubins. Le cadre a un riche motif : fleurs, nuages, chérubins et anges dont celui du haut qui tient une couronne de lumières. Elle est encadrée par deux chandeliers, complétés par un lampadaire au centre, surmontée d’un baldaquin et d’une croix, avec des motifs de croissant de lune et de l’étoile à huit branches. On retrouve ce motif, avec des lys, en référence au blason familial, dans les clés de voûte au rez-de-chaussée du palais, dans les fenêtres du 2e et sous la corniche.

Piazza di Sant’Apollinare

Cette place tire son nom de l’église et du Palais Sant’Apollinare, mais l’édifice majeur y est le Palais Altemps, construit au XVe siècle et acquis par les Altemps en 1568, avec la jolie tour sur la terrasse. Il abrite une importante section du Musée National Romain, principalement consacrée à des sculptures antiques ayant appartenu à de grandes familles, comme les Ludovisi, les Altemps et les Mattei.
→ Lire la page sur le Palais Altemps et le musée

L’église Sant’Apollinare fut fondée par Hadrien Ier en 780 et reconstruite par Ferdinando Fuga au XVIIIe siècle. L’intérieur a un seule nef bordée de pilastres corinthiens avec trois chapelles de chaque côté et une voûte en berceau avec la fresque de la Gloire de Saint Apollinaire de Stefano Pozzi.
Sur le maître-autel le retable du début du XVIIe siècle représente Saint Apollinaire et sa consécration comme évêque de Ravenne.
Une image de la vierge de 1494 considérée comme disparue, fut redécouverte lors d’un tremblement de terre en 1648. Elle avait été couverte de chaux en 1527 pour échapper aux pillages. Elle est conservée dans la Chapelle des Grâces, de forme elliptique, accessible par une porte à gauche.

Le Palais Sant’Apollinare remonte au XIVe siècle, quand il était habité par les frères de l’église homonyme. Il devint résidence de cardinaux, fut restauré et agrandi au XVe siècle, et en 1579 Grégoire XIII y institua le Collège Hongrois. Il fut restauré entre 1745 et 1748 par Ferdinando Fuga qui lui donna son aspect actuel. Il est actuellement le siège de l’Université pontificale de la Sainte-Croix. L’élégante façade en briques présente un grenier avec un clocher.

Via dei Portoghesi et Bibliothèque Angelica

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Tour des Frangipane, ou Tour du Singe

La rue de la Via dei Portoghesi a pris son nom de l’hospice construit ici au XIVe siècle pour les pèlerins portugais, à côté duquel fut fondé en 1445 l’église Sant’Antonio dei Portoghesi (Saint-Antoine des Portugais en français). Elle fut reconstruite par Martino Longhi le Jeune (1630-1638), puis terminée par Cristoforo Schor en 1695, et la coupole de 1676 est l’œuvre de Carlo Rainaldi. C’est l’église nationale des Portugais à Rome.
Sa très belle façade baroque est ornée notamment de l’emblème des Bragance, la dynastie qui régna au Portugal de 1640 à 1833.
L’intérieur en croix latine conserve à une très belle cantoria (tribune des chantres) en bois doré, ainsi que des sépultures issues de l’église d’origine, le monument funéraire de De Souza de Canova, le tableau de Marie et les saints sur fond d’or d’Antoniazzo Romano ou trois œuvres d’Antonio Concioli.

Face à l’église se trouve le palais de l’ancien couvent des Augustins, grand complexe dont la structure d’origine remonte à un couvent médiéval construit avec l’église Saint-Augustin située de l’autre côté, rénové et agrandi au XVIIe siècle, puis complètement reconstruit à partir de 1746 sur un projet de Luigi Vanvitelli en collaboration avec Carlo Rinaldi. A l’occasion fut aussi achevée la reconstruction de la partie du couvent destinée à la Bibliothèque Angelica (ouverte en 1614) que Borromini décédé en 1667 n’avait pas eu le temps d’achever. L’État en est propriétaire depuis 1871. Elle conserve 170.000 volumes, dont 2668 manuscrits et 1112 incunables, certains très précieux.
Sur la façade légèrement saillante au centre, avec un bossage au rez-de-chaussée, s’ouvre une belle entrée concave couverte d’une coquille. Dans la cour, l’ancien cloître du couvent, se trouve un bassin elliptique avec quatre masques attribué à Vanvitelli, et quatre monuments funéraires du XVe siècle issus de l’ancienne église Sant’Agostino. L’édifice accueille de nos jours l’Avocat Général italien (Avvocatura dello Stato), le Ministère de la Marine et l’Académie de l’Arcadie.

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Torre dei Frangipane

Dans la rue se dresse aussi la tour médiévale des Frangipane, insérée dans le Palais Scapucci du XVIe siècle qui fut construit à l’origine pour Pietro Griffo, évêque de Forli. Début du XVIIe, le projet de Giovanni Fontana engloba la tour dans un nouveau complexe. Il a un beau portail entre deux colonnes ioniques avec linteau sur lequel repose la balustrade d’une terrasse, ornée de l’étoile et de la demi-lune, symboles des Scapucci. La tour en brique remonte à 1014, de quatre étages, avec des fenêtres ornées de marbres, couronnée par un parapet protégeant la terrasse.

Cette tour était aussi appelée « La Tour du Singe », car selon une légende un singe vivait dans le palais, qui un jour enleva par la fenêtre le fils nouveau-né du propriétaire et l’amena au sommet de la tour. Les pleurs de l’enfant attirèrent beaucoup de monde, mais personne n’osait intervenir de crainte d’effrayer l’animal et qu’il fasse tomber l’enfant d’en haut. Le père aurait alors prié la vierge et fait le sifflet de rappel habituel. Le singe descendit alors par la gouttière en tenant l’enfant et ils rentrèrent sain et sauf. Le père fit alors installer une statue de la vierge au sommet.

Via di Monte Brianzo

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Arc de la via del Leuto

Aujourd’hui en contre-bas du Lungotevere qui longe le Tibre, la via di Monte Brianzo était à partir du moyen-âge une rue fréquentée menant du Champ de Mars à la Tor di Nona. Elle était alors connue comme « via delle Posterule », les « posterule » étant des poternes dans les murs d’Aurélien, servant notamment au déchargement des marchandises arrivées par le fleuve.
Au XVIe siècle, sous Paul III Farnèse elle fut baptisée quelques temps Via Trinitatis, faisant partie de la longue rue rectiligne (avec la via della Fontanella di Borghese, la via del Clementino et la via dei Condotti) menant à la Trinité des Monts.
Les travaux d’aménagements des berges du Tibre modifièrent radicalement la rue après 1870, avec un dédoublement, une partie basse correspondant au tracé d’origine et une partie haute récente en rampe.

Une arche en briques couvre l’entrée de la ruelle étroite de la via del Leuto (peut-être lié au luth) menant à la via dell’Orso.
Contre le mur de la rampe menant au Lungotevere se trouvent une demi-colonne romaine et une petite fontaine du début du XXe siècle, avec une tête d’ours en bronze (en référence à la voisine Hostaria dell’Orso), alimentée comme inscrit par l’aqueduc de l’ « ACQUA VERGINE ».

via-di-monte-brianzo-roma_4948Sur la disparue Piazzetta dell’Orso se trouvaient plusieurs palais et l’église de Santa Maria in Posterula du IXe siècle. Les façades disparues étaient peintes de fresques avec des scènes de l’Odyssée, d’Alexandre le Grand et de batailles navales. Il ne reste que quelques-uns des anciens palais remarquables (comme au 70 ou au 82).

L’église Santa Lucia della Tinta a pris son nom de la présence de teinturiers, qui faisaient sécher les tissus sur les rives du Tibre. Il y avait en face la Torre della Legnara sur les murs d’Aurélien, une tour des Orsini qui fut transformée en dépôt de bois. D’ailleurs l’église était appelée S.Lucia delle quatro Porte, en référence au quatre poternes dans les murs. Elle remonte au moyen-âge, rénovée aux XVIe et XVIIe siècles. Le sol cosmatesque fut redécouvert au XXe, et déplacé devant le maître-autel. L’actuelle façade est du début du XVIIIe.

Via dell’Orso

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Hostaria dell’Orso

La Via dell’Orso, qui eu d’autres noms comme Via Papalis, prit le nom actuel en 1517, quand probablement venait d’ouvrir l’Albergo dell’Orso.
L’édifice qui accueillit jusqu’à il y a peu de temps l’Hostaria dell’Orso fut construit au XVe siècle pour les Piccioni, de la petite noblesse romaine, qui le transformèrent en hôtel en 1517, considéré alors à l’époque comme un des meilleurs de la ville, où séjournèrent par exemple Rabelais, Montaigne ou Goethe.
Au cours du XVIIe siècle l’hôtel perdit de son prestige, servant aussi d’étable et de relais de poste.
Dans cette rue furent murés deux reliefs en marbre de lions sur des proies, l’un à l’angle avec via dei Soldati où le lion mord un sanglier, l’autre au numéro 87 où il mord une antilope. Ce sont des fragments de sarcophage romain du IIIe siècle après J.-C.,. Le premier fut volé en 1976 et remplacé par une copie. via-dell-orso-roma_1741
Chez un antiquaire de la rue aurait été retrouvé un morceau du Saint Jérome de Léonard de Vinci – qui selon la légende décorait un meuble – par le cardinal Joseph Fesch, oncle de Napoléon Bonaparte, qui possédait l’autre morceau.

Au numéro 28 le Palais d’Antonio Massimo fut construit pour les Massimo au XVIe siècle. Dans la cour se trouve une fontaine murale avec une niche dans une édicule, coquille, bassin, roches, sculpture d’une nymphe allongée.
Le palais en face au 74 a aussi une fontaine au fond de la cour, avec un masque d’où l’eau coule dans quatre bassins successifs et de taille progressive.
Au 34, un édicule garde une Vierge à l’Enfant et les Saints Pierre et Paul du XIXe siècle.

Piazza Primoli

Le Palais Primoli qui remonte au XVIe siècle fut considérablement remanié au début du XIXe siècle, en partie enterré, avec un nouveau corps dont une nouvelle entrée monumentale et à l’angle des loggias superposées. Il abrite le Musée Napoléonien de Rome, créé par Joseph Primoli, descendant des Bonaparte.
→ Voir la page sur le Palais Primoli et le Musée Napoléonien de Rome

Tours dans Ponte et Parione

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