|
La Place du Peuple fut conçue au XVIe siècle pour offrir une entrée majestueuse en arrivant à Rome par la Via Flaminia. La monumentale Porta del Popolo remplaça la Porta Flaminia.
Son étendue permet l'organisation d’événements et de manifestations, en pouvant accueillir jusqu'à 65 000 personnes.
La place et sa porte sont un bon exemple de la stratification architecturale de Rome, phénomène courant dans la ville éternelle, où les Papes successifs opérèrent des remaniements et des embellissements, avec des architectes comme Domenico Fontana au XVIIe siècle ou Valadier au XIXe.
Trois églises s'affichent sur la place. La plus ancienne est la basilique de Sainte Marie du Peuple (Santa Maria del Popolo), située sur le côté de la porte, construite au XIe siècle et rénovée par la suite, au XVe et au XVIIe par le Bernin. C'est l'un des plus remarquables édifices de la Renaissance romaine.
De 1562-1565 Nanni di Baccio Bigio refit la façade externe de la porte. En 1655, Gian Lorenzo Bernini rénova la face interne et la corniche.
En 1573, le pape Grégoire XIII fit installer au centre de la place une fontaine par Giacomo della Porta (une des dix-huit fontaines conçues après la restauration de L'aqueduc Vergine). Mais en 1589, le pape Sixte V y érigea un grand obélisque, haut de 24 mètres, autrefois placé dans le Cirque Maxime. Domenico Fontana déplaça alors la fontaine de de la Porta au début de la Via del Corso.
L'obélisque a été réalisé vers le XIIe siècle avant notre ère, célébrant la gloire de Seti Ier et de Ramsès II. Auguste le ramena d’Héliopolis lors de sa conquête Égypte.
Les églises jumelles : Santa Maria in Montesanto (1675) et Santa Maria dei Miracoli (1678), furent construites à la demande d'Alexandre VII. Elles occupent les deux pôles du trident formé par la Via del Corso, la Via del Babuino et la Via di Ripetta. Ces deux édifices baroques furent commencés par Carlo Rainaldi, puis terminés par le Bernin en collaboration avec Carlo Fontana.
La forme de la place est héritée de la fin du XIXe siècle. Auparavant, sa physionomie était celle d'un carré trapézoïdale, élargi vers le Trident. A partir de l'occupation napoléonienne, Joseph Valadier imagina une nouvelle disposition pour installer deux casernes. Ce projet fut abandonné au profit d'un autre en raison du terrain accidenté entre la place et le Pincio. A la suite de quoi, la place prit sa forme elliptique actuelle, avec une double exèdre, agrémentée de nombreuses fontaines et de statues.
Valadier déplaça la fontaine de Giacomo Della Porta et il acheva le travail en réaménageant les pentes et la terrasse du Pincio.
La nouvelle fontaine centrale entoure l'obélisque avec à chacun de ses angles un lion en marbre de style égyptien, d'où l'eau coule de la gueule.
Peu après, il réalisa aussi les deux quasi-jumelles fontaines. L'eau déborde depuis une grande demi-coquille dans un bassin. Au sommet de chaque fontaine, à chaque extrémité se trouve une paire de dauphins avec les queues coudées, tandis qu'au centre un groupe de statue est la seule différence entre les deux œuvres. A l'Ouest, vers le Tibre et sur un rocher, une statue de Neptune est flanquée de deux Tritons avec autant de dauphins. A l'est, du côté du Pincio, le rocher porte la statue de la déesse Rome, flanquée des statues assises du Tibre et de l'Aniene, et au pied de laquelle, la louve du Capitole allaite les jumeaux. Les structures en arrière, vers le Pincio, avec les niches d'où l'eau coule en cascade sont aussi de Valadier.
En 1878-1879, les deux tours qui fortifiaient la porte ont été démolies et deux arcs latéraux furent ajoutés.
|
|