De la place du Peuple (Piazza del Popolo) à la Piazza Venezia, la via del Corso traverse quatre Rioni historiques, Campo Marzio, puis Colonna, Pigna et Trevi, passant par des palais nobiliaires, des églises et des monuments.

Traversée du Rione Campo Marzio depuis la Place du Peuple

Casa di Goethe

La Casa di Goethe (Maison de Goethe), au numéro 18 se trouve la maison où séjourna le poète et dramaturge allemand Johann Wolfgang von Goethe, institué en musée en 1997. L’exposition est consacré au « Voyage en Italie » et à son séjour à Rome de l’écrivain. Le bâtiment héberge une bibliothèque spécialisée sur Goethe et la bibliothèque historique de l’Association des Artistes Allemands du XIXe siècle.

Palais Rondinini

Juste en face, le Palais Rondinini qui appartient de nos jours à la banque Monte dei Paschi di Siena, est un édifice remarquable de la fin du XVIIIe siècle qui résulte d’une modification du palais que le Cavalier d’Arpin fit construire par Flaminio Ponzio à la fin du XVIe siècle. Il fut acheté par la marquise Margherita Ambra Rondanini en 1744. Les deux portails jumeaux sont encadrés de puissantes colonnes, avec un grand balcon, où est sculpté une hirondelle sur la balustrade.

Église Jésus et Marie et San Giacomo in Augusta avec l’hôpital

Plus loin, côté est, l’église baroque de Jésus et Marie a été construite en 1675 avec le couvent annexe pour les Augustins d’après un projet de Carlo Rainaldi. Le couvent est devenu une habitation privé.

Pres-qu’en face, l’église San Giacomo in Augusta remonte au XVIIe siècle, dessinée par Francesco da Volterra avec son plan elliptique, et réalisée par Carlo Maderno.
L’hôpital annexe fut construit au XIVe siècle pour prendre soin des nombreux pèlerins qui arrivaient à Rome sur la proche Place du Peuple par la via Cassia et la via Flaminia.
A partir du XVe siècle il fut destiné à accueillir les malades incurables et fut restructuré entre 1519 et 1525 sur un projet d’Antonio da Sangallo le Jeune et Baldassarre Peruzzi. Il fut agrandi au XIXe siècle. On voit de nos jours deux ailes de l’hôpital qui se trouvent de part et d’autre de l’église, embrassant celle-ci, avec deux fausses loggias.

Palais Pulieri

Juste après l’hôpital, le célèbre Palazzo Pulieri fut construit au XVIIe siècle avec deux étages puis surélevé au XIXe quand il passa de la famille Pulieri aux Ginetti. Les élégants portails du rez-de-chaussée sont devenus des entrées de boutiques. Les portails principaux, sur trois de ses quatre façades, sont surmontés de balcons ornés de masques et d’aigles. A un coin du palais une poulie fixée au deuxième étage était utilisée pour le supplice de l’étirement.

Église Santi Ambrogio e Carlo al Corso et Plaza

Face à l’église des Saints Ambrogio et Carlo al Corso, beau sanctuaire du XVIIe avec son opulent intérieur du baroque romain tardif, se trouve le palais de l’hôtel Plaza, construit pour le banquier et comte Antonio Lozzano par Antonio Sarti en 1834. Il fut transformé en 1860 en l’hôtel Albergo di Roma par les constructeurs de carrosses qui venaient de l’acheter. Avec trois étages à l’origine et une mezzanine, de style néoclassique, il fut surélevé avec un grenier en 1907 quand il fut racheté et nommé Bertolini’s Splendid, avec de nouvelles arches au rez-de-chaussée. En 1930, il fut nommé Plaza.

Palais Ruspoli

Au niveau du largo Goldoni, se trouve le grand Palais Ruspoli remontant au milieu du XVIe siècle, bâti par la famille Jacobilli qui le vendit avant son achèvement en 1583 aux princes Rucellai. Ceux-ci engagèrent l’architecte florentin Bartolomeo Ammannati notamment pour la loggia donnant sur le jardin et décorée de fresques de Jacopo Zucchi. Les Caetani le remanièrent au XVIIe siècle, la mezzanine étant transformée dans le deuxième étage. Vers 1640, l’architecte lombard Martino Longhi le Jeune créa le grand escalier monumental, une des quatre merveilles de Rome (Le clavecin Borghese, le dé Farnese, l’escalier des Caetani et le portail de Carboniani), et la tour sur le toit. Il fut acquis en 1776 par les Ruspoli qui en possèdent toujours une partie.   Au XIXe le « Caffè Nuovo » du rez-de-chaussée accueillait la crème de la société. Cet immeuble prestigieux est devenu aujourd’hui le siège de la Fondation Memmo et abrite également des expositions très importantes.

Traversée du Rione Colonna

A partir de la via Frattina, le quartier du Rione Colonna, jusqu à la via della Muratte côté est et jusqu’à la via del Caravita à l’ouest.

Palais Ottoboni, arc du Portugal et Palais Marignoli

Sur le mur du palais Ottoboni du XVIIe siècle, juste après la via della Vite, une grande plaque posée en 1665 rappelle le remaniement de la rue voulue par Alexandre VII avec des démolitions d’édifices pour la rendre plus commode et pour « l’hippodrome de l’Urbs en fête », en référence aux festivités du carnaval.
A ce niveau se trouvait l’Arc du Portugal démoli en 1662, probablement du IIe ou IIIe siècle de l’ère commune, dont des reliefs sont conservés aux musées du Capitole, illustrant un discours d’Hadrien et l’apothéose de sa femme Sabine.

Le palais Marignoli (1878-1883) accueillait aux 180-183 le célèbre Caffé Aragno de 1890 à 1955, puis Caffé Alemagna, fréquenté par journalistes, écrivains et personnalités. L’édifice fut construit sur le site du couvent des Augustines et d’une église. Le couvent remontait à la construction d’un monastère par la Confrérie de Saint Jérôme de la Charité à l’initiative du cardinal Jules de Médicis pour accueillir les prostituées repenties.

Place de la colonne et largo Chigi

Le Palais Chigi du XVIe siècle face au le largo Chigi et au palais Boconi, avec au bout du largo l’église Santa Maria in Via.
La palais Chigi borde un côté de la Place de la Colonne, nommée en raison de la colonne romaine de Marc-Aurèle qui s’y dresse, avec les palais Ferrajoli et Wedekind. En face de la place, la galerie Alberto Sordi est un des principaux sites Art-Nouveau de Rome, avec sa galerie marchande.

Au numéro 222, le palais de la Banca Commerciale Italiana, construit entre 1916 et 1922 a remplacé le palais du XVIIe siècle Lanci Bonaccorsi.

Rioni Pigna et Trevi

A partir de la via della Muratte côté oriental, c’est le quartier Trevi, alors qu’à l’ouest à partir de la via Frattina c’est le quartier Pigna

Palais Sciarra-Colonna et galerie, arc de Claude

Côté Trevi, le Palazzo Sciarra-Colonna remplaça la maison de Sciarra della Colonna du XVe siècle, œuvre de Flaminio Ponzio dela fin du XVIe siècle avec un style de la Renaissance tardive. La façade avec deux étages est couronnée d’une grande corniche. Les neuf fenêtres du premier sont à architrave. L’important portail est flanqué de deux colonnes doriques soutenant le balcon avec au milieu la colonne symbole héraldique de la famille Colonna. Ce portail d’Antonio Labacco aurait été construit à partir d’un unique bloc de marbre. Pour cette raison il est considéré comme l’une des quatre merveilles de Rome.
Le palais était relié au palais Lanci Bonaccorsi par l’Arc de Carbognano qui enjambait la Via delle Muratte, démoli en 1886.
La galerie Sciarra fut aménagée à cette époque par Giulio De Angelis, d’abord comme cour du palais, devenu un passage piétonnier, peinte par Giuseppe Cellini en style de la Belle Époque, illustrant la vie des femmes de l’époque et les vertus.
Accumulant les déboires financiers, les Sciarra vendirent le complexe en 1900. C’est aujourd’hui le siège de la Fondation Rome.

Se trouvait à ce niveau l’Arc de Claude construit en l’an 52 de l’ère commune pour commémorer la conquête de la Bretagne commencée en l’an 43 EC par l’empereur Claude, et servant de passage à l’aqueduc de l’Aqua Vergine. Il ne reste de celui-ci qu’un fragment d’une inscription conservé aux Musées du Capitole, mentionnant la réédition du roi des Bretons, et quelques fragments au Palazzo Nuovo et dans la Galerie Borghese.
La via del Caravita mène au petit oratoire San Francesco Saverio

San Marcello al Corso et palais de Carolis

Face à l’église de San Marcello al Corso des XVIe et XVIIe siècle, le palais de Carolis côté Pigna fut construit à partir d’un projet d’Alessandro Specchi pour le marchand et général des Postes pontificales. Il fut acheté en 1750 par les jésuites, puis par Giuseppe Simonetti, ensuite les Boncompagni-Ludovisi, et en 1908 par le Banco di Roma qui confia à Pio Piacentini la tâche de le rénover. La façade est imposante avec ses trois différents ordres stylistiques de fenêtres décorées de coquillages, et une corniche ornée du blason des Boncompagni-Ludovisi, un dragon avec trois barres. Au dessus du portail il y a une tête féminine et les armoiries de la Banca di Roma.

Fontaine du porteur (Fontana del Facchino)

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Fontaine du porteur

La Fontaine du Porteur (Fontana del Facchino), côté Pigna, fut créée en 1580 pour la Corporation des Porteur d’eau (Acquaroli) par le florentin Jacopino del Conte afin d’orner sa maison de la via del Corso.
Elle représente un porteur dans l’habit traditionnel de la Corporation. La maison fut détruite en 1724 avec la construction du palais De Carolis. Probablement pour ne pas gêner la circulation elle fut déplacée en 1872 à sa place actuelle via Lata.
L’homme sculpté qui porte un bonnet verse de l’eau avec son tonneau. Il représenterait un certain Abbondio Rizio, porteur d’eau, selon une épigraphe en latin disparue qui indiquait aussi qu’il mourut un jour contre son gré alors qu’il portait un tonneau de vin sur ses épaules et autant dans le corps. Dans ce quartier se trouvaient en effet de nombreux ateliers, ainsi que des maisons, qui étaient approvisionnés de nuit en eau, pour contourner les taxes, par des porteurs d’eau qui s’approvisionnaient dans le Tibre ou à la fontaine de Trevi. Ce métier exista jusqu’à ce qu’au XVIe siècle la distribution d’eau à Rome fut développée avec la restauration des aqueducs.
C’est une des statues parlantes de Rome où la population laissait des messages grossiers aux souverains et personnes illustres (avec celles du Pasquino, Madame Lucrezia, Marforio, de l’Abate Luigi et du Babuino).

Santa Maria in via Lata

De l’autre côté de la via Lata, l’église Santa Maria in via Lata a des origines du VIIe siècle, reconstruite au XVe siècle et remaniée au XVIIe siècle. Elle a une très belle façade créée par Pietro da Cortona en 1662, où le portail central est encadré de colonnes corinthiennes, précédée par un portique doté aussi de grandes colonnes, et au dessus une loggia avec des colonnes à chapiteaux composites qui supportent le fronton.
L’intérieur, rénové avant 1650 par Cosimo Fanzago, est formé de trois nefs séparées par des colonnes à chapiteaux ioniques et recouvertes de jaspe sicilien.
Le superbe maître-autel est une œuvre de Gian Lorenzo Bernini qui affiche l’icône de la « Madonna Advocata » (env. XIIe siècle). L’église conserve aussi les tombes de Joseph Napoléon Bonaparte (frère de l’empereur Napoléon Ier) et de sa fille Zénaïde.
Les souterrains sont remarquables, désormais une crypte qui conserve les restes de l’ancienne basilique ayant reconverti d’anciens édifices romains. Ses six salles sont décorées de fresques qui datent des environs du début du VIIe siècle, avec des représentations bibliques comme les Sept Dormants d’Éphèse ou le Jugement de Salomon. Des fresques du VIIIe représentent des épisodes de la vie des saints Érasme, Jean et Paul. Certaines des fresques sont conservées dans la crypte Balbi.
Auparavant, l’église était reliée au palais Odescalchi de l’autre côté de la via del Corso avec l’arc dit « Arcus Novus » érigé en 304 par Dioclétien. Appelé plus tard « Arco maggiore de via Lata », une tour médiévale fut attenante. Il fut détruit en 1491.

Palais Doria-Pamphilj, palais Odescalchi et palais Salviati

Côté Trevi, suit le palais Odescalchi avec sa façade arrière en style florentin, remontant à 1889 quand elle fut reconstruite après un incendie.

Juste à côté, côté Pigna, le grandiose palais Doria-Pamphilj est de style baroque tardif. Il a agrégé au cours du temps plusieurs palais historiques, et fut souvent rénové, du XVIe au XVIIIe siècle. Autour de la cour intérieure héritée de Bramante, sa belle galerie des glaces et d’autres salles héberge la prestigieuse Galerie Pamphilj conservant exposant les œuvres de la collection familiale historique.

Le palais Mancini Salviati fut construit par Carlo Rainaldi en 1662 pour Filippo Giuliano Mancini, duc de Nevers et neveu du cardinal Mazarin. Il fut acheté par Louis XV au milieu du XVIIIe siècle pour y installer l’Académie de France, qui y resta jusqu’en 1803 avant son transfert à la Villa Médicis qui fut échangée contre le palais par Louis de Bourbon roi d’Étrurie. Il fut acheté par Louis Bonaparte, frère de Napoléon et ancien roi de Hollande en exil à Rome, qui le vendit à la reine de Sardaigne Marie-Thérèse, qui le céda à sa fille Marie-Christine et reine de Naples. Plus tard, l’édifice fut acheté par le Banco di Sicilia.
Le portail est précédé de quatre colonnes doriques portant un long balcon. Les fenêtres alternent des tympans de style triangulaire et incurvé. Celles du deuxième à architraves précèdent la très belle corniche où les angelots soutiennent des festons

Palais Bonaparte

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Le Palais Bonaparte à gauche de la via Giulia

Le Palais Bonaparte occupe l’angle avec la Piazza Venezia, construit pour la famille d’Aste en 1660 par Giovanni Antonio De Rossi à la place de deux anciens palais de la Renaissance. Il fut acheté par les Rinuccini de Florence en 1760, puis en 1818 par Letizia Ramolino, la mère de Napoléon Ier qui y vécut jusqu’à sa mort, le 2 février 1836. Il est devenu propriété de « Le Assicurazioni d’Italia » en 1972, actuellement géré par Generali.
La façade concilie dans un équilibre peu habituel le style baroque et la sobriété de la Renaissance, de belle proportion, avec des fenêtres à architraves, dont les tympan incurvés du premier étage sont décorés de coquillages. Du salon d’angle, les fenêtres donnent sur le Corso et sur la piazza Venezia, avec le balcon vert couvert et décoré, duquel Letizia Bonaparte observait le vie citadine, passants ou carrosses.
Le portail du XIXe siècle est un remaniement de l’original, dominé par un fenêtre avec l’aigle des Bonaparte. Au deuxième étage, les fenêtres ont des tympans triangulaires décorés des têtes de lion des d’Aste. Les petites fenêtre du troisième étage ont pour certaines des balcons.
L’édifice est couronné d’une terrasse avec balustrade qui entoure une tourelle avec trois arcades où est inscrit « Bonaparte ».
L’appartement intérieur fut luxueusement décoré au XVIIIe siècle avec des peintures et stucs, des portes décorées, etc. Il conserve une copie de la statue de Mars Pacificateur sculptée par Canova en hommage à Napoléon. La charmante cour avec ses arcades conserve une élégante fontaine.

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