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Via della Conciliazione

La grande avenue de la Via della Conciliazione a été conçu dans les années 1930 en tant que chemin magistral vers la place Saint-Pierre. A cette fin, toute une partie de l’ancien quartier du Borgo fut détruite, et d’autres édifices furent remaniés pour les aligner avec l’axe de la nouvelle avenue. Il reste le long de celle-ci quelques palais et églises historiques qui ont survécu.

Histoire

La démolition de la Spina des Borghi, entre les deux rues parallèles des Borgo Vecchio et Borgo Nuovo, entra dans le projet proposé en 1931 par Mussolini pour créer cette grande avenue menant à Saint-Pierre, afin d’offrir une arrivée « digne » de Rome au plus grand temple de la chrétienté, au lieu de la « très mesquine » entrée des Borghi. Ce projet fut mené par les architectes Piacentini et Spaccarelli.
Le nom « della Conciliazione » (de la Conciliation en français) rappelle la paix historique entre l’Église et l’État issue des Accords du Latran de 1929.

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Carte du Borgo en 1779

Après le premier coup de pioche donné par Mussolini lui-même le 28 octobre 1936, la démolition de la spina fut achevée en octobre 1937. L’avenue fut intégralement terminée en 1950 avec l’érection des deux rangées d’obélisques servant de lampadaires.
De nombreux édifices du Moyen-âge et de la Renaissance furent détruits lors de cette entreprise, dont ceux de la Spina, mais aussi d’autres qui bordaient les Borgo Vecchio et Borgo Nuovo, pour certains amputés, d’autres déplacés, ou purement supprimés afin de les aligner avec la nouvelle artère.
Ainsi, a été déplacé le Palais des Convertendi. Du Palais Rusticucci ne reste que la petite fontaine située dans les jardins de la basilique Sant’Alessio. Ont disparus la Casa di Giacomo da Brescia, l’église San Giacomo in Piazza Scossacavalli, ou l’église San Michele Arcangelo. La fontaine qui décorait la Place Scossacavalli, conçue par Maderno, fut déplacée devant Sant’Andrea della Valle.

Parcours de l’avenue

Santa Maria in Traspontina, construite au XVIe siècle en remplacement de la précédente église qui était plus proche du château (démolie pendant les travaux de fortification des murs du Vatican par Pie IV) et voisine de la Meta Romuli. Cette dernière était une sépulture pyramidale, similaire à celle de Caius Cestius, détruite en 1500 lorsque le pape Alexandre VI Borgia fit nettoyer le quartier en préparation du jubilé, rasant aussi d’anciennes maisons pour élargir le passage, et inaugurant ainsi la nouvelle rue dite Via Alexandrina ou Borgo Nuovo.

A côté de l’église, le Palais Latmiral fut construit en 1887 par l’architecte Agide Spinedi et restauré par Piacentini et Spaccarelli, accueillant l’ambassade de lu Brésil près du Saint-Siège. L’édifice englobe un palais du XVe siècle visible dans la via del Campanile.

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Palais Torlonia

Le majestueux Palais Torlonia, typique de la Renaissance, fut construit en 1496 par Andrea Bregno pour le riche cardinal Adriano Castellesi, secrétaire d’Alexandre VI, collecteur du denier de Saint-Pierre en Angleterre, fonction qui l’enrichit et lui permit cette construction. Nommé évêque en Angleterre, il offrit en 1507 le palais au roi d’Angleterre. Il hébergea l’ambassade d’Angleterre jusqu’à Henri VIII et le schisme, quand le Saint-Siège le confisqua. Il s’affichait auparavant sur la place Scossacavalli et au XVIIe siècle, quand il était propriété des banquiers français Giraud, un pont en bois lui permettait de rejoindre le Passetto.
Les Torlonia en furent plus tard propriétaires et le restaurèrent. Passé le grand portail, la jolie cour est dotée d’un portique attribué à Raphaël, avec d’anciennes statues et deux fontaines avec des grands reliefs en marbre du XIXe siècle.

Le Palais des Convertis (Palazzo dei Convertendi), longtemps appelé aussi Maison de Raphaël, construit au XVe siècle probablement par Bramante pour les Spinola, était autrefois sur la place disparue Piazza Scossacavalli. Démoli puis reconstruit ici en 1938 après la démolition de la Spina di Borgo, il ne reste de l’édifice original que le beau portail et le balcon superposé. La reine de Chypre y vécu, ainsi que Raphaël ses dernières années jusqu’en 1520. L’hospice institué au XVIIe siècle y accueillait les hérétiques convertis souhaitant rejoindre l’Église catholique. Il abrite aujourd’hui la Congrégation pour les Églises orientales.

Le Palais Rusticucci, actuellement au 44 de la rue a été reconstruit ici en 1950. Il datait de 1585 et se trouvait sur la Place Rusticucci, détruit vers 1938 avec la Spina se trouvant place Rusticucci. Des éléments de l’ancien palais fut réemployés. Il fut à l’origine conçu par Fontana et Maderno. Pour le construire, le cardinal Girolamo Rusticucci acheta des petites maisons pour les abattre. Mais la propriétaire de l’une d’elles, une vieille femme nommée Moscetti, refusa de la lui céder. Alors l’architecte dû englober la maison dans le complexe du palais, laissant la propriété à Moscetti. Les héritiers ne la vendirent que bien plus tard et le Caffé San Pietro y fut ouvert en 1775, un des plus anciens de Rome toujours présent.

Le Palais Cesi (au 51) fut construit pour le cardinal de San Calisto, Francesco Armellini, vers 1520.
La famille de Paul III Farnèse y habitat, puis les Cesi le rachetèrent et le firent rénover en 1569 par Martino Longhi l’Ancien et Pier Donato, avec une riche collection d’antiquités, d’objets d’art, et de livres. Il appartient désormais à la Société du Divin Sauveur (pères salvatoriens).
Le portail est formé de pilastres, avec linteau et architrave, datant de 1569. Les arcades de la cour furent fermées par des murs, et l’intérieur fut en grande partie refait au XXe siècle. La collection fut perdue au XVIIe, et la grosse tête d’un lion dans l’angle avec la rue Pfeiffer, est tout ce qui en reste.

Le Palais des Pénitenciers (dit aussi Palais Della Rovere) au 33 fut fut construit entre 1480 et 1490 par Baccio Pontelli pour le cardinal génois Domenico Della Rovere en s’inspirant du Palazzo Venezia avec une tourelle sur un angle. Sur la façade se trouvaient des fresques du Pinturicchio. Mais le même artiste en créa aussi de splendides l’intérieur.
Vécu ici le cardinal Louis d’Aragon et sa célèbre fille Tullia. Le cardinal Giovanni Salviati fit peindre des salles des 2e et 3e étages par Francesco De Rossi.
Au XVIIe siècle, le palais fut confié aux Jésuites pénitenciers de la basilique Saint-Pierre. La Pénitencerie apostolique est un dicastère du Saint-Siège, tribunal suprême de l’Église catholique pour les affaires internes et les questions des indulgences.
Il est aujourd’hui siège de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, qui en a affecté une partie à l’Hôtel Columbus. L’ordre remonte au moins à 1099, lors de la première croisade de Godefroy de Bouillon, prenant avec les siècles un caractère missionnaire. Le Grand-Maitre a maintenant son siège ici et le Grand Prieuré est dans le couvent de Saint Onofrio au Janicule.
Il fut remanié dans les années 1940 pour l’aménagement de l’avenue.
Sur une des fenêtres croisées se voient les armoiries des Della Rovere. Le beau portail et la cour sont du XVIIe siècle, avec des colonnes octogonales et une loggia.
En façade se trouvent deux élégantes fontaines, en forme d’édicule réalisées sous Paul V Borghese, fin XVIe siècle, où on y retrouve le blason de la famille avec l’aigle et le dragon.

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La Via della Concilazione menant à Saint-Piere

Carte et adresse

Adresse : Via della Conciliazione, 00193 Roma RM, Italie
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Informations

Via della Conciliazione
00193 Roma

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