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Porta Maggiore

La Place de la Porta Maggiore, carrefour routier et de transports publics, est depuis longtemps à la jonction de plusieurs quartiers de Rome : l’Esquilin vers le Latran et Monti à l’ouest, Tuscolano et Appia au sud, Pigneto à l’est, et San Lorenzo au nord.

Histoire et description de la Porta Maggiore

La Porta Maggiore (Porte Majeure en français), probablement appelée ainsi car on la traversait pour rejoindre la basilique Sainte-Marie Majeure, dite aussi Porta Prenestina, fut construite sous l’empereur Claude en l’an 52 de notre ère pour permettre à l’aqueduc Claudio de traverser les routes des via Prenestina (menant à Preneste) et des via Labicana (menant à Labicum, aujourd’hui la Via Casilina). Ainsi, c’était à l’origine davantage une arche qu’une porte.
Quand elle fut inaugurée, elle était désignée ad Spem Veterem (de l’ancienne espérance) en raison de la présence voisine d’un très ancien temple dédié à la déesse Spes (déesse de l’Espérance), consacré en 477 avant J.-C.
Cette zone importante voyait aussi converger huit des onze aqueducs qui alimentaient Rome. A proximité, beaucoup d’autres vestiges antiques furent retrouvés, comme des tombes, et surtout une belle basilique souterraine.

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Restes de la porte d’Honorius

Plus tard, vers 271, elle est véritablement devenue une porte quand elle fut incorporée au Mur d’Aurélien. Elle fut fortifiée davantage à l’époque d’Honorius, renforcée par un rideau de pierre et flanquée d’un fort et de tours carrées. Une inscription de l’an 402 remonte à cette époque.
En 1838, la Pape Grégoire XVI la fit restaurer et au cours des démolitions des édifices qui s’y étaient agrégés, est apparue la sépulture de l’époque républicaine du boulanger Eurisace et de sa femme Atinia. Depuis, le reste des fortifications d’Honorius a progressivement été supprimé.

Les deux grands passages sont flanqués d’édicules avec des demi-colonnes corinthiennes et des ouvertures. Il reste des portions de pavements des deux anciennes routes.
Toute la structure, en travertin, est réalisée dans le typique bossage rustique de la période de Claude.
Le grenier est divisé en trois bandes, dont la plus haute correspond au canal de l’aqueduc Anio Novus en haut et celle du dessous à l’aqueduc Claudio. Une inscription se répète sur chaque façade, avec celle de Claude dans la bande du haut, celle de la restauration de Vespasien (en 71) au niveau de la seconde, puis celle de la restauration de Titus en bas (en 82).

Tombe du boulanger Eurisace

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Tombe du boulanger Eurisace

En face de l’édicule central de la porte, entre les via Labicana et via Prenestina, se trouve le tombeau du boulanger Marco Virgilio Eurisace – nom d’origine grecque – et de sa femme Atinia, daté de la fin de l’ère républicaine et du début de l’empire d’Auguste (30-20 avant J.-C.). Il fut redécouvert lors de la démolition en 1838 de la tour de guet centrale construite sous Honorius.
Il est de forme quadrangulaire dont la structure est en partie conservée. L’inscription en latin indique que le « Ce tombeau appartient à Marco Virgilio Eurisace, boulanger, entrepreneur, contractant » (le dernier terme APPARET indiquant que c’était un fournisseur de l’état en tant qu’officier subalterne).
Le relief en marbre des deux époux, qui était probablement placé en façade, est aujourd’hui conservé dans les Musées du Capitole.
Les trous et les cylindres représentent les pétrins placés dans les fours.
La frise du haut représente les étapes de la panification : pesage et mouture du blé, tamisage de la farine, préparation de la pâte, pétrissage et enfournement.
Une des deux urnes, celle d’Atinia, a été retrouvée, conservée au Musée des Thermes de Dioclétien, qui est en forme de panier à pain.

Basilique souterraine néo-pythagoricienne

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Stucs du vestibule

Ce monument remarquable a été découvert par hasard en 1917 lors de l’effondrement d’une partie du vestibule quand se construisit le viaduc supportant la voie ferrée. Sa fonction est soumise à diverses hypothèses, comme sanctuaire dédié au culte néo-pythagoricien détruit sous Claude d’une part, ou bien basilique funéraire plus probablement, de l’époque d’Auguste ou de Tibère.
Elle était liée aux propriétés de la Gens Statilia, qui avaient aussi un colombarium à 200 mètres.

La basilique qui se trouve à près de 9 mètres sous la rue est formée de trois zones : le dromos qui était l’accès depuis la Via Praenestina, long couloir en pente ; le vestibule d’une largeur et d’une hauteur de 3,60 mètres qui précède la salle principale, surmonté d’une voûte en pavillon avec au centre une lucarne ; la salle basilicale de 12 mètres de long et 9 mètres de large, divisée en trois nefs couvertes de voûtes en berceau, avec au bout de la nef centrale une abside semi-circulaire.
L’intérieur conserve de riches décorations, avec le sol couvert de mosaïques blanches à bandes noires,  des fresques sur les murs et les voûtes, des stucs gravés dans la grande salle avec notamment des figures féminines et beaucoup d’objets comme instruments de musique, chandeliers, des guirlandes fleuries, etc, éléments typiques du début de la période impériale.
Des scènes de la mythologie grecque sont représentées, dont Sappho se jetant de la falaise de Leucade, Ganymède kidnappé par un génie ailé et le l’enlèvement d’une des filles de Leucippe.
Les murs portent de grandes représentations stylisées de paysages.

Galerie

Carte et adresse

Adresse : Piazza di Porta Maggiore, 00182 Roma RM, Italie
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Vues anciennes et artistiques

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Informations

Porta Maggiore
Piazza di Porta Maggiore, 00182 Roma

Visites

La basilique souterraine est actuellement et temporairement fermée aux visites (au 1er janvier 2023)

Liens et sources

Les portes des murs d’Aurélien